Solutions Carbone Bilan carbone et plan de transition pour les entreprises 2022-09-16T07:56:32Z https://solutions-carbone.fr/feed/atom/ WordPress https://solutions-carbone.fr/wp-content/uploads/2022/08/favicon.png Quentin LE VIOL https://solutions-carbone.fr <![CDATA[Répartition de l’Effet de Serre par Pays]]> https://solutions-carbone.fr/?p=1867 2022-09-16T07:26:21Z 2022-08-31T13:11:00Z L’effet de serre est un phénomène global qui touche toute notre planète et permet le maintien d’une température modérée sur sa surface. Les activités humaines de ces dernières décennies ont…

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L’effet de serre est un phénomène global qui touche toute notre planète et permet le maintien d’une température modérée sur sa surface. Les activités humaines de ces dernières décennies ont néanmoins produit des quantités importantes de gaz accélérant cet effet de serre (GES).

Cette modification est préjudiciable puisqu’elle entraîne de multiples déséquilibres : augmentation des températures moyennes, hausse des océans ou encore perte de biodiversité.

Pour autant les émissions de gaz favorisant cet effet de serre sont réparties de manière inégale. Certains pays sont très contributeurs aux émissions de GES, d’autres moins, nous allons voir comment se fait cette répartition.

Evolution des émissions de GES dans le monde

Regardons en premier lieu l’évolution des émissions de GES mondiales, comment elles ont évolué dans le temps et les secteurs les plus concernés par ces émissions.

Type de gaz à effet de serre rejetés

Différents GES existent et sont répertoriés dans les bilans carbones, on distingue 6 grandes catégories : la vapeur d’eau, le méthane, le dioxyde de carbone, le protoxyde d’azote, l’ozone et les gaz fluorés. Dans le graphique ci-dessous est représenté la répartition des émissions par type de gaz.

Source : GIEC, 3ème groupe de travail, 2014

Dans le titre il est question de UTCATF, un anglicisme pour désigner le changement d’affectation des terres et des forêts. Pratique qui permet d’accroitre la captation du CO2 et donc de réduire notre effet de serre global. Le but étant ici de créer un puit de carbone (Le Carbone, son cycle et ses mécanismes).

Le Pouvoir de Réchauffement Global (PRG) est la contribution d’un gaz sur l’effet de serre, pour une durée donnée. Certains gaz comme le Méthane se dissipent rapidement alors que d’autres comme les gaz fluorés restent plus longtemps dans l’atmosphère. Raison pour laquelle la répartition est différente que l’on considère un PRG sur 20 ans ou sur 100 ans (Comment faire un Bilan Carbone pour son entreprise ?).

Le méthane et le CO2 constituent très largement les deux principaux gaz émis par nos activités qui amplifient l’effet de serre. Si l’on se place sur une lecture long terme, le CO2 prend le pas sur les autres types de gaz.

Quantité de GES émise dans le monde

Les différents pays émettent par leurs activités des gaz à effet de serre, nous savons aujourd’hui qu’il est essentiel d’en réduire la quantité. Pour autant la trajectoire actuelle n’est pas à la décroissance de nos émissions, comme le montre le graphique ci-dessous.

Source : www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique consulté en août 2018

Nous émettons aujourd’hui près de 50 Mt CO2e, soit 23% de plus qu’en 2005. Si l’on se concentre sur le principal gaz responsable de ce phénomène comme expliqué ci-dessus, cela donne le graphique suivant.

Evolution des émissions de CO2 dans le monde
Source : https://www.notre-environnement.gouv.fr consulté en août 2022

La partie bleue de la courbe représente le total émis par les pays signataires du protocole de Kyoto, la partie orange par les autres pays.

On constate que pour les pays signataires de cet accord la quantité de CO2 émise est stabilisée avec une légère décroissance.

Attention néanmoins à la lecture de ce chiffre brut, les modes de vie dans certains pays peuvent être tributaires de production réalisées à l’étranger. Auquel cas les émissions de GES sont comptabilisées dans le pays producteur, alors que l’utilisation se fait chez le pays consommateur.

Autre constat évident de ce graphique, la quantité totale de CO2 dans le monde est en constante hausse depuis le milieu du 20e siècle. Entre 1960 et 2018 les émissions passent de 9 Mt CO2 à 35 Mt CO2. Soit une multiplication par 4 de la quantité rejetée dans l’atmosphère.

Répartition par pays

Comme évoqué au début de cet article des inégalités importantes existent entre les pays d’un point de vue contribution à l’effet de serre. Suivant la dynamique d’un pays, son PIB ou encore ses choix en matière énergétique, chacun rejette une quantité de GES différente.

Quantités émises par pays

Considérons tout d’abord les quantités totales de GES émises par les différents pays, ou groupes de pays.

Répartition par pays des émissions de GES dans le monde
Source : World Ressources Institute

Le premier constat est que la Chine est le principal émetteur de GES dans le monde avec 12,7 Gt CO2e soit 27% du total des émissions mondiales.

Viennent ensuite les Etats Unis d’Amérique avec 6,57 Gt CO2e, l’Union Européenne, l’Inde et la Russie. A l’exception de ces pays le reste de la planète émet 18 Gt CO2e soit seulement 38% du total.

Sans surprise on retrouve dans les principaux émetteurs certain pays très industrialisés, avec un niveau de vie élevé, comme les USA ou l’Union Européenne. On retrouve également des pays très peuplés comme l’Inde malgré un PIB par habitant très inférieur aux pays occidentaux.

Quantités émises par habitant

Cette autre lecture des émissions de GES rapporté au nombre d’habitants présente un intérêt différent du paragraphe précédent. En effet on pourrait s’arrêter à la valeur brute des émissions puisque nous partageons la même atmosphère et qu’à l’arrivée le réchauffement global se fait en fonction de cette valeur.

Mais lorsqu’il s’agit de revoir nos pratiques et nos modes de vie pour lutter contre l’effet de serre, il est essentiel de faire cet exercice.

Car en réalité si l’Inde contribue de manière significative aux émissions de GES, elle est peuplée de 1,4 Milliards d’individus, soit 18% de la population mondiale. En revanche elle n’émet ‘que’ 6% des émissions mondiales de GES.

Le mode de vie des Indiens est donc moins dégradant pour le climat que celui des Européens ou des Américains du Nord par exemple.

Source : Ministère du développement durable

Sur le graphique ci-dessus on peut lire en abscisse les populations donc plus la bande de couleur est large et plus la population est grande. En ordonnée on lit la quantité de GES émise par habitant.

On constate pour le cas de l’Inde évoqué précédemment que les émissions de GES par habitant sont relativement faibles avec environ 2,5 t CO2e par an. Pour un Chinois la valeur est de 9 t CO2e, pour un Européen c’est presque la même valeur, pour un Américain du Nord c’est plus du double avec 21 t CO2e.

En tant que Français la tentation initiale serait de dire qu’étant donné notre contribution globale à l’effet de Serre nous ne sommes que peu concernés par la nécessité de changer. Ce graphique et ces valeurs montrent le contraire, car notre mode de vie est parmi les plus impactant du monde pour le climat.

De même si l’on considère les pays où les émissions de GES par habitant sont les plus élevées, il s’agit en premier lieu du Qatar, puis du Koweït et ensuite de l’Arabie Saoudite. Leur population est trop faible pour les faire apparaitre sur le schéma mais néanmoins leur mode de vie est le plus néfaste pour l’effet de serre.

Focus sur l’Europe

Dans les paragraphes précédents nous n’avons pas distingué entre eux les pays de l’Union Européenne à 28 membres. Réalisons un zoom sur ces pays pour regarder comment se positionne la France par rapport à ses voisins. 

Les choix technologies de la France, notamment celui du Nucléaire pour la production électrique, la différencie de certains voisins, comme l’Allemagne ou la Pologne par exemple, très consommateur de charbon. Regardons les effets de ces choix en matière d’émissions de GES.

Source : Touteleurope.eu, consulté en août 2022

D’un point de vue quantitatif, l’Allemagne est le premier pays producteur de GES en Europe, suivi par la France, puis l’Italie et la Pologne. C’est une valeur brute, regardons maintenant la répartition par habitant.

Source : Touteleurope.eu, consulté en août 2022

Le classement est totalement modifié lorsque l’on rapporte les émissions à la population de chaque pays. Ainsi la France ne produit ‘que’ 6,8 t CO2e par habitant, contre par exemple plus de 10 t CO2e pour l’Allemagne ou la Pologne.

La principale raison à cela est la filière énergétique déjà évoquée. Si l’on compare la production d’un kWh d’électricité (et non d’énergie) par rapport à nos voisins Européens, le bilan est le suivant

Emissions de CO2 pour produire 1 KWH d’électricité dans l’UE
Source : Ministère de la Transition Ecologique

Des pays très utilisateurs de charbon comme l’Allemagne ou la Pologne ont des émissions de GES bien plus importantes que la France pour produire leur électricité (à consommation égale).

Ces données mettent en exergue les écarts importants en ce qui concerne la production d’énergie, suivant que l’on emploie ou source ou une autre.

L’objet de ce comparatif n’est pas de faire la promotion de l’énergie Nucléaire, simplement d’exprimer les écarts en termes d’effet de serre d’une technologie à une autre. D’autres problématiques comme celles liées aux déchets ou à la sécurité ne sont pas prises en compte dans cette analyse.

D’autres modes de production d’électricité comme les énergies renouvelables présentent également un bilan carbone bien meilleur que le Charbon ou le Pétrole. Leur utilisation permet donc de réduire les émissions de GES totales et par habitant.

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Quentin LE VIOL https://solutions-carbone.fr <![CDATA[Répartition de l’Effet de Serre par Activité]]> https://solutions-carbone.fr/?p=1856 2022-09-16T07:53:54Z 2022-08-31T12:55:40Z Amplifié par les activités humaines, l’effet de serre provoque un réchauffement accéléré de notre atmosphère. Pour lutter contre ce phénomène et ses conséquences néfastes, plusieurs pistes ont été évoquées ces…

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Amplifié par les activités humaines, l’effet de serre provoque un réchauffement accéléré de notre atmosphère.

Pour lutter contre ce phénomène et ses conséquences néfastes, plusieurs pistes ont été évoquées ces dernières années et plusieurs coupables désignés. Le but étant bien souvent d’orienter le débat vers une autre activité que la sienne, ou vers une ‘solution’ qui ne nécessitera que peu de changement.

Pour avoir une vue objective et concentrer nos actions sur ce qui a le plus d’effet, il faut au préalable connaitre les ‘responsabilités’ en termes d’effet de serre de nos activités.

Les activités qui émettent des gaz à effet de serre

Avant même de parler de quantité de gaz à effet de serre, regardons les activités humaines qui en produisent. Dans ce chapitre je vous propose de distinguer 6 grands secteurs d’activité : la production d’énergie, le transport, l’industrie (hors énergie), la gestion des déchets, l’agriculture, le résidentiel et tertiaire.

La production d’énergie

Toute activité humaine qui dépasse le cadre de l’usage de nos bras et jambes requiert la consommation d’une énergie et donc sa production. Qu’elle soit d’origine fossile ou renouvelable, la production de cette énergie décuple nos possibilités et a permis de façonner le monde tel que nous le connaissons.

Mais produire de l’énergie peut générer une grande quantité de gaz à effet de serre, c’est pourquoi les modes de production choisis par chaque pays sont déterminants.

En France le mix énergétique, c’est-à-dire la répartition de la consommation d’énergie par source, est la suivante

Répartition de la consommation d’énergie primaire en France en 2020
Source : Ministère de la Transition Ecologique

On constate une forte propension à l’usage de l’énergie nucléaire qui constitue notre principale source de production d’électricité. Viennent ensuite le pétrole et le gaz, deux énergies très carbonées, puis les énergies renouvelables (EnR) dont la Biomasse pour le chauffage ou l’hydraulique utilisé pour la production électrique. Le charbon, énergie également très carbonée, est peu utilisé en France.

Mais cette vue est bien celle de l’énergie ‘primaire’, c’est-à-dire la quantité d’énergie puisée dans nos ressources naturelles. L’énergie ‘finale’ est celle réellement consommée par l’utilisateur après déduction des pertes liées à la transformation de l’énergie, son transport, etc.

La répartition pour la France devient alors

Cette schématique est assez différente de la précédente et met en avant notre dépendance actuelle aux énergies fossiles (65% entre le pétrole, le gaz et le charbon). La filière nucléaire représente certes les deux tiers de notre production électrique, mais lorsque l’on englobe toute l’énergie consommée par les Français son ‘poids’ est bien moindre.

Le rendement des centrales nucléaires étant faible (de l’ordre de 33%), une grande quantité d’énergie primaire doit être utilisée pour aboutir à une énergie finale disponible pour le consommateur sous forme d’électricité. De même le transport d’électricité génère des pertes importantes ce qui n’est pas le cas du pétrole ou du gaz.

Nous avons ainsi consommé d’équivalent de 2571 TWh d’énergie primaire en 2020 pour obtenir 1562 TWh d’énergie finale réellement utilisée par les français.

Evaluer votre dépendance aux énergies fossiles est à la fois essentiel pour protéger votre structure face à la baisse des quantités disponibles et face aux coûts en hausse. Cette évaluation est incluse dans la méthode Bilan Carbone.

Le transport

Qu’il s’agisse de véhiculer des marchandises ou des personnes, nous usons quotidiennement des transports.  Différents moyens existent et nous adaptons le moyen de transport à la distance à parcourir, à la charge à transporter et au coût.

Ci-dessous le graphique de la répartition des émissions de GES en France par type de véhicule employé :

Répartition des émissions de GES par type de transport en 2018
Source : Ministère de la Transition Ecologique

Il apparait très clairement que l’usage des véhicules particuliers est le plus grand émetteur de GES. Le Bilan Carbone vous permettra d’en connaitre l’usage en détail et d’envisager des adaptations pour sécuriser vos flux et réduire le coût associé.

A noter un point important, les transports aériens et maritimes internationaux ne sont pas considérés. Ce qui change tout de même de façon importante les choses car l’avion comme le bateau sont beaucoup utilisés pour les longues distances.

Ainsi le poste aérien passerait de 4% à 13,6% en considérant les vols internationaux, et le maritime de 1% à 4,8%. Reste que sur le sol Français c’est bien l’usage routier qui est le plus prépondérant en matière d’émissions de GES.

L’industrie, hors énergie

Malgré la délocalisation de nombreuses activités, la France demeure une puissance industrielle non-négligeable. Dans certains secteurs d’activité comme l’automobile, l’aéronautique ou encore la chimie (les cosmétiques notamment), notre pays demeure un des leadeurs mondiaux.

Ces différentes industries sont émettrices de GES à travers les afflux de matériaux, la production en elle-même ou encore l’emballage des matières produites. Ci-dessous la répartition des émissions de GES par secteur industriel :

Répartition des émissions de GES par type d’industrie en 2018
Source : Ministère de la Transition Ecologique

On retrouve dans ce graphique une répartition relativement homogène entre l’industrie de la chimie, celle de la métallurgie, la construction, l’agroalimentaire et la fabrication de minéraux non métalliques (ciment, céramique, verre, etc.).

A noter également que les émissions sont en net recul entre 1990 et 2018, cela étant partiellement dû à la délocalisation de notre production. L’objectif affiché par le plan de transition national bas carbone est d’atteindre 20 MT CO2e en 2050 (contre près de 80 aujourd’hui).

La gestion des déchets

Nous consommons des ressources pour nous alimenter, concevoir des objets, construire un logement ou encore fabriquer un moyen de transport. Lorsque ces éléments ne sont plus jugées utiles, ou qu’elles ne fonctionnent plus, elles deviennent ce que nous appelons des déchets.

Parmi les déchets possibles on retrouve une multitude de matières, du déchet organique au déchet électronique en passant par le plastique ou le métal. Ces déchets ont des fins de vie variées suivant leur nature et les propriétés que l’on peut en retirer.

Les matériaux jugés intéressants peuvent être récupérés pour du recyclage, une partie est valorisée pour de la production d’énergie (méthanisation), une autre est incinérée sans valorisation énergétique. Quelle que soit la filière choisie, des émissions de GES sont générées par ces procédés.

 La principale source d’émission de GES en France pour cette activité reste le méthane qui s’échappe de la décomposition des déchets organiques.

Afin de limiter l’effet de serre produit par nos déchets et se détacher du ‘tout jetable’, le principe d’économie circulaire est aujourd’hui plébiscité. Le but étant d’anticiper la future production de déchets lorsque l’on conçoit un produit, de l’utiliser et de le réparer pour le faire durer, de réutiliser les déchets pour créer de nouvelles ressources.

Un Bilan Carbone permet d’évaluer sa filière déchets et les actions possibles à mettre en place pour l’améliorer. La façon dont votre structure gère les déchets qu’elle produit est un élément essentiel pour l’effet de serre mais également pour l’image de votre société.

L’agriculture

En France 45% de la surface du territoire est utilisé pour un usage agricole. Dans ce paragraphe on englobe toutes les activités d’occupation des terres et notamment la sylviculture, soit l’usage des forêts pour en obtenir un bénéfice commercial (usage du bois en particulier).

Parmi les émissions de GES du secteur on retrouve l’usage d’engins agricoles fonctionnant à l’énergie fossile. Cette utilisation produit du CO2, représentant 13% de l’impact total de la filière.

Comme pour la gestion des déchets, le méthane est le gaz le plus significatif pour l’effet de serre concernant la filière agricole. Il est issu principalement de l’élevage puisque les animaux en émettent lors de leurs déjections.

Mais là où l’agriculture se distingue des autres filières c’est par sa propension à produire des composés azotés via l’usage d’engrais azotés notamment. Le protoxyde d’azote (N2O) est donc lui aussi responsable d’une part importante des émissions de GES pour le monde agricole.

Le résidentiel et tertiaire

Dans cette dernière catégorie nous considérons notre usage des bâtiments résidentiels (nos habitations) et des bâtiments tertiaires (commerces, bureaux, santé, etc.). Le secteur résidentiel reste très nettement le plus émetteur de GES puisqu’il émet environ 50 Mt CO2e contre 20 Mt CO2e pour le tertiaire.

Dans les deux secteurs le chauffage reste la principale source d’émissions de CO2. La quantité émise est donc fortement liée aux températures qui régissent notre usage du chauffage. Le type de chauffage utilisé est bien entendu également déterminant.

Répartition des émissions de GES du secteur résidentiel en 2018
Source : Ministère de la Transition Ecologique

Comme pour le paragraphe sur la production d’énergie on note un très faible usage du charbon. En revanche le gaz naturel, très utilisé en ville, est de loin l’énergie la plus émissive de GES pour le chauffage de nos bâtiments.

Une revue des quantités d’énergie utilisées pour le chauffage de vos bâtiment est prévue lorsque l’on fait réaliser un Bilan Carbone. C’est une étape essentielle pour évaluer le coût associé et le type d’énergie dont vous êtes tributaires.

Répartition des émissions par activité

Nous avons vu les activités humaines qui génèrent des émissions de GES, intéressons-nous maintenant à leur ‘poids’ dans le bilan global et aux solutions que la France tente d’y apporter.

Quantités de GES émises

Parmi les 6 types d’activité décrites certaines sont nettement plus émissives en GES que d’autres. Ci-dessous le graphique de la répartition :

Répartition en pourcentage des émissions de GES par type d’activité humaine
Source : https://www.notre-environnement.gouv.fr/ consulté en août 2022

Tout d’abord la filière de la gestion des déchets est la plus minoritaire. Elle n’est pas insignifiante dans le total, mais n’est pas émettrice d’une quantité de GES comparable aux autres.

La filière énergie est également modérée d’un point de vue émissions de par l’usage du nucléaire pour la production électrique. Dans de nombreux pays, notamment ceux qui utilisent massivement le charbon pour la production électrique, cette activité est la principale source de GES.

Viennent ensuite les 3 secteurs d’activité que sont l’industrie, l’agriculture, le résidentiel et tertiaire. Ils sont responsable d’environ 80 Mt CO2e d’émissions par an. Le secteur d’activité émettant la plus grande quantité de GES en France est le transport, qui représente près d’un tiers des émissions avec plus de 130 Mt CO2e par an.

Point d’attention : le périmètre

Pour réaliser un bilan carbone il convient de définir un périmètre d’étude. Pour le cas de la France et donc des chiffres présentés dans cette article, il s’agit des émissions de GES liées à notre production. On comptabilise les transports réalisés en France, les usines sur notre territoire, les déchets traités en France, etc.

Nous n’avons donc pas une vue sur notre consommation réelle. Si un équipement est fabriqué à l’étranger pour être utilisé en France, c’est le pays d’origine qui va considérer les émissions de GES générées. Or c’est bien parce qu’un utilisateur a besoin de cet équipement qu’il a été fabriqué.

De même si la France exporte des containers de déchets à l’étranger, le bilan GES de ces déchets n’est pas comptabilisé.

Nous n’avons donc qu’une vue partielle des émissions réellement générées par le mode de vie des Français. Pour un secteur comme l’industrie le total se verrait augmenter fortement car nous importons nombre de biens : textiles, appareils électroniques, matériaux de construction, etc.

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Quentin LE VIOL https://solutions-carbone.fr <![CDATA[La Stratégie Nationale Bas Carbone]]> https://solutions-carbone.fr/?p=1847 2022-09-16T07:36:43Z 2022-08-31T12:42:18Z Les activités humaines émettent depuis la révolution industrielle de grandes quantités de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Ces gaz accentuent le phénomène naturel de l’effet de serre…

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Les activités humaines émettent depuis la révolution industrielle de grandes quantités de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Ces gaz accentuent le phénomène naturel de l’effet de serre et provoquent un réchauffement climatique accéléré.

Depuis 1992 et la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, les principaux décideurs mondiaux se réunissent régulièrement pour traiter de ce réchauffement. En 2015 ils signent les accords de Paris avec pour objectif de limiter la hausse des températures à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle.

Afin de respecter ces accords, et de limiter notre contribution à l’effet de serre, la France lance cette même année sa Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).

Qu’est-ce que la SNBC ?

La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) a été lancée en 2015 par le ministère de la transition écologique via la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV). L’objet de cette stratégie est de limiter la production de gaz à effet de serre en France, tout en augmentant nos puits de carbone (ce qui permet de capter le CO2 – Le Carbone, son cycle et ses mécanismes).

Le but étant que la balance soit nulle entre nos émissions de GES et nos captages, autrement dit que la France soit neutre en carbone, en 2050. Comme évoqué en préambule, l’objectif ultime est de limiter le réchauffement climatique et de maintenir une planète viable pour les humains.

La situation actuelle en France

La France fait partie des pays dont les habitants génèrent une importante quantité de GES de par leur mode de vie. Chaque Français provoque en effet le relâchement d’environ 7 tonnes d’équivalent CO2 (CO2e) par an dans l’atmosphère.

Cette production est due à nos activités industrielles, à notre agriculture, nos logements, nos transports et la production d’énergie associée. Au total la France provoque l’émission de 455 Mt CO2e par an.

Réduire nos émissions de GES

La première solution pour atteindre la neutralité carbone c’est de réduire nos émissions de GES.

La SNBC prévoit donc la diminution de nos 455 Mt CO2e annuels pour passer à 80 Mt CO2e annuels en 2050. Soit une division par 5,5 des émissions actuelles.

Par ailleurs des seuils sont prévus par période, appelés ‘budget carbone’, pour limiter nos émissions maximales par an et maintenir la trajectoire voulue.

Augmenter nos puits de carbone

Les puits de carbone sont des milieux favorables à la captation et à la séquestration du carbone. Ils permettent de récupérer une partie du CO2 présent dans l’atmosphère et de le stocker (Le Carbone, son cycle et ses mécanismes). Donc plus ces puits sont nombreux et efficaces, plus l’effet de serre est limité.

La France prévoit donc dans sa SNBC d’augmenter ses puits de carbone pour compenser les 80 Mt CO2e prévus en 2050. Nous atteindrions ainsi la neutralité carbone.

Schématiquement voici la trajectoire prévue 

Source : Ministère de la transition écologique

Les budgets carbone

Comme évoqué plus haut et afin de s’assurer du maintien de la trajectoire, la SNBC intègre des émissions limites par période de temps appelées ‘budget carbone’. Ces valeurs limites répartissent par secteur d’activité le potentiel d’émissions de GES maximal sur l’année (Répartition de l’Effet de Serre par Activité).

Ci-dessous la répartition pour les périodes de temps à venir ou en cours, en Mt CO2e.

Source : Ministère de la transition écologique

On remarque que pour certains secteurs comme le bâtiment, les transports, ou encore la production d’énergie, la baisse est déjà très significative en seulement 10 ans. Le challenge est donc particulièrement relevé, d’autant qu’il ne prévoit pas une baisse de la qualité de vie des Français.

La trajectoire est définie et les différents secteurs connaissent les objectifs via cette SNBC. Il est donc vital pour une société d’anticiper les futures contraintes associées en se lançant dans une démarche bas carbone.

Le plan d’action de la SNBC

La Stratégie Nationale Bas Carbone se décline en 45 orientations émises par le ministère de la transition écologique. Ces orientations sont des grands principes, des lignes directrices, qu’il convient ensuite de transcrire secteur par secteur en action concrète.

Deux angles ont été envisagés pour donner les orientations du ministère, le premier étant via des disciplines transverses dans notre société.

Il s’agit par exemple de l’éducation, en formant nos citoyens au thème du carbone et de ses impacts, en les aiguillant vers des pratiques peu émettrices, etc. Il peut s’agir également de politiques d’urbanisme en tâchant de limiter l’artificialisation des sols.

Le second angle consiste à donner des orientations par secteur d’activité. Elles sont donc de fait plus ‘précises’ que les premières puisqu’elles ciblent un secteur en particulier.

Le transport

C’est le secteur d’activité qui émet le plus de GES en France avec près d’un tiers des émissions.

Sur le graphique du premier chapitre on constate que pour la période 2019-2023 son budget carbone est de 128 Mt CO2e soit près d’un tiers du total.

Comme nous avons vu dans un précédent article (Répartition de l’Effet de Serre par Activité) c’est le transport routier qui est le plus émetteur de CO2. Les véhicules particuliers sont d’ailleurs responsables de la moitié des émissions de GES du secteur.

Ainsi les axes envisagés par la SNBC sont de deux types :

  • Réduire la quantité de transports et favoriser les transports collectifs
  • Faire évoluer les parcs de véhicules en s’orientant vers des technologies moins carbonées

Concrètement on peut retrouver derrière ces grandes idées plusieurs choses. Pour la voiture individuelle la tendance actuelle est de s’orienter vers l’électrique au détriment du moteur thermique. Le bilan carbone de cette technologie est jugé meilleur car l’électricité est peu carbonée en France.

Pour favoriser les transports en commun il faut une offre en corrélation avec les besoins des Français. Une préconisation est donc donnée pour augmenter l’offre en matière de transports collectifs et inciter économiquement les personnes à le préférer à leur voiture.

Pour le fret la logique est la même, réduire les transports individuels au profit de transports plus groupés, plus volumineux.

Enfin pour réduire la quantité de transports individuels plusieurs pistes existent : revoir les implantations de nos habitations par rapport à nos lieux de travail, décentraliser les activités, favoriser le télétravail, etc.

La méthode Bilan Carbone reprend point par point les émissions de votre société en matière de transport. Leur usage et leur volume va évoluer dans les années à venir, il est essentiel et vous y préparer.

Les bâtiments

Qu’il s’agisse de nos habitations personnelles, de nos bureaux ou des bâtiments de service, leur construction comme leur usage génèrent de grandes quantités de GES.

Pour les réduire la SNBC préconise tout d’abord dès l’étape de construction de s’orienter vers des bâtiments norme BBC (Bâtiment Basse Consommation).

Cette norme éditée en France en 2005 est attribuée aux bâtiments dont la consommation énergétique nécessaire pour les chauffer et les climatiser respecte certaines valeurs limite. Par exemple pour le chauffage il ne faut pas excéder 50 kWhep/m²/an (kilowattheure d’énergie primaire par mètre carré et par an).

De la même façon les propriétaires de logements existants sont incités économiquement via diverses primes à être rénovés afin d’atteindre les performances de la norme BBC. Le principe étant le même à savoir l’orientation des ouvrants, l’isolation, les matériaux, doivent être choisis pour consommer le moins d’énergie possible.

Une fois cette limite atteinte, la SNBC encourage les ménages à choisir des sources d’énergies faibles en carbone, ou à remplacer leur installation de chauffage existante par une solution moins carbonée.

Concrètement les chaudières à pétrole ou à gaz sont destinées à être remplacées par des systèmes de pompes à chaleur, de panneaux solaires, ou encore de géothermie.

Une revue de votre usage des bâtiments est incluse dans la méthode Bilan Carbone, notamment via le type de chauffage que vous utilisez. Adapter cette technologie peut présenter un avantage économique et vous mettre en phase avec les évolutions légales à venir.

L’agriculture

Le monde agricole actuel est l’héritier de dizaines d’années de pratiques visant à maximiser son rendement : grandes parcelles, activités agricoles très mécanisées, monoculture, engrais, pesticides, etc.

Ces méthodes ont conduit à l’appauvrissement de nos sols et à l’émission de quantités importantes de GES. Les engins agricoles en premier lieu émettent du CO2, les produits appliqués sur les cultures du protoxyde d’azote, l’élevage d’animaux du méthane.

Pour palier ces émissions la SNBC incite les professionnels du secteur à privilégier ‘l’agroécologie’. Ce terme désigne un ensemble de pratiques visant à limiter l’usage des produits phytosanitaires, à diversifier les cultures, à limiter l’usage de l’eau, etc.

Pour synthétiser, il s’agit de se servir des écosystèmes pour produire ce dont nous avons besoin plutôt que de chercher à faire pousser une seule espèce en dépit de son environnement.

Les agriculteurs sont également encouragés à se tourner vers la production d’énergies renouvelables, notamment le solaire et la méthanisation qui permettent de générer de l’électricité à partir du méthane.

Autre projet encouragé par la SNBC, l’initiative ‘4 pour 1000 les sols pour la sécurité alimentaire et le climat’, lancée en 2015 par le ministère de l’agriculture. Ce projet a pour objet d’inciter les acteurs du monde agricole à avoir certaines pratiques favorisant le stockage du carbone dans le sol.

C’est donc un moyen de favoriser les puits de carbone et d’éviter le relargage de celui-ci dans l’atmosphère. Le schéma ci-dessous symbolise les quantités de carbone absorbées et rejetées annuellement dans le monde :

Source : www.491000.org consulté en août 2022

Planter arbres ou légumineuses, nourrir le sol de fumier et compost sont des pratiques qui favorisent le stockage de carbone. Elles qui sont encouragées via la SNBC.

Enfin la consommation des Français est amenée à être influencée via le Programme National de l’Alimentation et de la Nutrition (PNAN). Lancé par le ministère de l’agriculture ce projet a pour objet la sécurité alimentaire, mais également le développement des filières d’agriculture durable.

C’est notamment via ce programme que les restaurants collectifs ou cantines scolaires ont été amenés à privilégier les circuits courts, les produits de saison, les produits issus de l’agriculture biologique, etc. Le but étant transverse entre la sécurité alimentaire et la limitation des émissions de GES en réduisant les importations ou encore l’usage de pesticides.

L’industrie

Notre industrie est encouragée via la SNBC à suivre une démarche simple, reproductible dans de nombreux domaines comme l’analyse des risques par exemple : supprimer les dépenses énergétiques qui peuvent l’être, limiter la dépense énergétique lorsqu’elle ne peut être supprimée, produire cette énergie restante au moyen d’une source peu carbonée.

Cela se traduit par le fait de prendre du recul sur tous les flux inhérents à son activité industrielle : le fret, les transports de personnes, la production, etc. Et pour chacun d’entre eux de chercher une alternative permettant de supprimer ou réduire une dépense énergétique.

Via son système de comptabilisation, le Bilan Carbone peut vous permettre de réduire ces consommations et le coût associé.

Ensuite les industriels sont encouragés (comme les particuliers) à privilégier de la production d’énergie faible en carbone et à pratiquer une économie circulaire (Répartition de l’Effet de Serre par Activité).

La production d’énergie

La démarche est la même que pour l’industrie, le premier principe est celui de la sobriété à savoir supprimer toutes les dépenses énergétiques non essentielles. Ensuite réduire celles résiduelles le plus possible, et enfin adopter des modes de production peu carbonés.

Il s’agira donc de privilégier les énergies renouvelables et le nucléaire au détriment des énergies fossiles. La notion ‘d’efficacité énergétique’ est également mise en avant dans la SNBC de sorte à dépenser pour un même service moins d’énergie.

Les réseaux de gaz et de chaleur sont particulièrement visés avec la perspective de leur remplacement par de la production via des énergies renouvelables.

La forêt et les bois

Ils sont des puits de carbone essentiels comme évoqué au chapitre sur l’agriculture, leur préservation est donc un atout essentiel dans la lutte pour le climat. La SNBC évoque le renforcement de ces puits de carbone et le fait qu’ils puissent résister au ‘stress climatique’.

Concrètement il s’agit non pas d’avoir une plantation d’arbre sans aucune diversité donc vulnérable, mais une véritable forêt avec un écosystème établit et donc résilient au changement.

Les déchets

Dernier sujet les déchets, qui là encore sont incités à être supprimés, réduits et à défaut bien collectés et triés. Ce travail débute dès la phase de conception d’un produit avec un domaine appelé ‘éco-conception’.

Le principe est d’anticiper la fin de vie du produit en le rendant démontable, séparable en matériaux distincts, de sorte qu’ils puissent être réutilisés ou recyclés. Le premier principe restant là encore la sobriété puisque le meilleur déchet est celui que l’on n’a pas produit.

Enfin les filières de valorisation des déchets sont encouragées pour permettre une deuxième vie à un objet et ainsi limiter la quantité de GES qu’il génère.

La quantité et l’équivalent carbone de vos déchets sera comptabilisé via la méthode Bilan Carbone. Nous pourrons ainsi envisager des actions pour en réduire la quantité, anticiper l’évolution des impositions légales, réduire le coût associé à leur traitement et valoriser votre image.

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Quentin LE VIOL https://solutions-carbone.fr <![CDATA[L’usage de l’Energie]]> https://solutions-carbone.fr/?p=1839 2022-09-16T07:51:04Z 2022-08-31T12:26:35Z Thème essentiel lorsque l’on parle des questions environnementales, l’énergie. Son utilisation au fil du temps par les civilisations humaines a grandement amplifié leur niveau de vie. En contrepartie, l’usage des…

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Thème essentiel lorsque l’on parle des questions environnementales, l’énergie. Son utilisation au fil du temps par les civilisations humaines a grandement amplifié leur niveau de vie. En contrepartie, l’usage des énergies fossiles a contribué à accentuer l’effet de serre.  

Pour pouvoir comprendre l’influence de nos modes de vie et envisager des pistes d’amélioration, penchons-nous sur notre usage de l’énergie.     

Qu’est-ce que l’énergie ?

Au sens scientifique du terme, l’énergie est une grandeur qui caractérise le changement d’état d’un système. Plus concrètement, j’ai besoin de faire bouger un objet, de lui faire changer de température ou encore de pression, je souhaite me déplacer, j’utilise de l’énergie.

L’unité de base de l’énergie est le Joule (J), mais on retrouve dans la vie courante plus régulièrement le kilowattheure (kWh), c’est par exemple l’unité qui figure sur votre facture d’électricité.

On retrouve également la calorie (c), plutôt dans le domaine de l’alimentation, ou encore le cheval-vapeur (cv) pour les moteurs.

Energie primaire, finale et utile

Parmi les sources d’énergie disponibles sur Terre il y a celles dites ‘primaires’, qui se trouvent à l’état naturel. C’est le cas du charbon, du pétrole, mais également du soleil ou du vent. Les Humains peuvent utiliser ces énergies en l’état, comme le vent par exemple, ou avoir besoin de les transformer pour créer une énergie dite ‘finale’.

Le schéma ci-dessous reprend les énergies primaires et finales

Energies primaires et finales
Source : Institut Français du Carbone

On parle d’énergie ‘utile’ pour caractériser l’énergie qui rend réellement un service comme déplacer un objet ou produire du chauffage. Cette énergie utile s’obtient après avoir retiré toutes les pertes en énergie lors des étapes d’extraction, de transport, de transformation, etc.

A titre d’exemple pour l’électricité produite dans une centrale nucléaire, sur le potentiel énergétique de l’Uranium au départ seuls 24% de l’énergie sont utilisés par les consommateurs. Le reste est perdu lors de la production (66%), ou de la distribution électrique notamment (8%).

Sur le schéma vous voyez apparaitre les termes ‘énergies renouvelables’ opposées aux ‘énergies non renouvelables’. Vous avez certainement entendu parler de ce distinguo et des énergies ‘vertes’, qui nous permettraient de supprimer les énergies fossiles productrices de gaz à effet de serre (GES).

Les énergies renouvelables

Parmi les sources d’énergies dont les humains peuvent disposer, il y a les énergies renouvelables. On y retrouve l’énergie solaire, le vent, la biomasse, l’eau, et la géothermie.

En premier lieu l’Homme absorbe de l’énergie provenant de la biomasse (les aliments), pour restituer une énergie mécanique en marchant ou en soulevant un objet par exemple. Cette biomasse peut également être utilisée pour produire de l’énergie à travers de la combustion (bois), ou de la transformation comme la méthanisation de déchets organiques.

L’eau est utilisée depuis des siècles pour produire une énergie mécanique via les moulins à eau, plus récemment pour produire de l’électricité via des systèmes de barrages. Les marées et les courants marins sont également une source intéressante d’énergie.

Le vent est lui aussi utilisé via les moulins depuis un certain temps, et nous voyons apparaitre sur le même principe de plus en plus de champs éoliens sur notre territoire.

Le solaire est utilisé principalement pour la production électrique au moyen de panneaux photovoltaïques. On peut également obtenir directement de la chaleur par le rayonnement solaire.

Enfin la plus récemment exploitée est la géothermie, le principe étant de capter la chaleur présente dans le sol de notre planète pour restituer une énergie thermique ou électrique.

Ces différentes énergies sont obtenues soit sans aucune consommation de ressource (eau, vent, soleil, géothermie), soit en utilisant des ressources au renouvellement ‘rapide’ (biomasse).

Les énergies non renouvelables

On les appelle également énergies fossiles, et elles doivent leur terme ‘non renouvelables’ au fait que leur renouvellement est très lent. A titre d’exemple la création du pétrole, suivant les conditions du sol, est de l’ordre de 30 millions d’années.

On comprend donc que le renouvellement de ces énergies n’est pas à une échelle de temps humaine et que le stock dont l’humanité pourra disposer est figé au moment où nous commençons à en consommer.

Quatre types d’énergies non renouvelables sont aujourd’hui majoritairement utilisées, le pétrole, le charbon, le gaz et l’uranium. On les utilise pour produire de l’électricité, de la chaleur, transporter des objets (carburant), faire fonctionner nos machines, etc.

Une des raisons qui nous poussent à remettre en question notre usage de ces énergies est bien entendu leur capacité à produire des GES. A l’exception de l’uranium qui possède un bilan carbone faible, les trois autres sources d’énergie sont très émettrices de GES lors de leur combustion.

Bien entendu leur disponibilité décroissante et la hausse de leur coût sont également des facteurs essentiels à prendre en compte. Réduire sa dépendance aux énergies fossiles c’est réaliser un gain économique et également assurer la pérennité de son activité.

Les humains et l’Energie

Comme évoqué ci-dessus, les humains utilisent de l’énergie depuis leur apparition il y a environ 7 millions d’années. Le plus basique de ses déplacements comme se lever ou marcher nécessite une énergie qu’il puise dans son alimentation.

Combien d’énergie produit un humain ?

Puisque nous sommes en capacité de produire un travail mécanique, regardons ce que cela représente en termes d’énergie.

Tout d’abord l’être humain a besoin de se nourrir et d’absorber une énergie provenant de la biomasse. Cette quantité d’énergie varie entre 2,5 et 6,5 kWh par jour, suivant que vous allez avoir une activité physique ou non.

Prenons le cas où vous allez devoir travailler manuellement pendant la journée, vous absorbez donc 6,5 kWh d’énergie. Vous restituez, lors de votre journée de travail manuel avec vos bras, environ 0,05 kWh. Votre rendement est alors de 1%, c’est-à-dire que vous n’avez restitué que 1% de l’énergie absorbée, la majorité du reste étant dégagée sous forme de chaleur.

Si on se place dans le cas de l’utilisation des jambes, une journée d’un cycliste par exemple, la production est plus élevée avec 0,5 kWh par jour (dix fois plus tout de même). Votre rendement reste néanmoins de 10% par rapport à ce que vous avez absorbé.

A titre de comparaison, votre plaque électrique fait bouillir 8L d’eau en quelques minutes en produisant 1kWh. Soit énergétiquement ce que 2 cyclistes ont produit dans la journée.

Combien consomme-t-il d’énergie ?

Nous avons vu combien nous étions capables de produire d’énergie avec nos bras et nos jambes, voyons combien nous en consommons.

En moyenne sur Terre, un humain consomme plus de 20.000 kWh d’énergie par an. Si on cible l’Union Européenne, pour avoir une vue plus proche du niveau de vie des Français, c’est environ 36.000 kWh par an et par Européen.

Si on ramène cette donnée à une année en divisant par 365 jours, cela revient à environ 100 kWh par jour.  Sachant que nous sommes capables avec nos bras d’en produire 0,05 kWh, il faudrait le travail manuel de 2.000 humains pour atteindre les besoins énergétiques d’un seul.

Puisque notre efficacité est 10 fois supérieure avec l’usage de nos jambes, si l’énergie était produite par ce biais il faudrait 200 humains qui pédalent tous les jours, pour produire les besoins énergétiques d’un autre.

On comprend aisément que la consommation énergétique des humains n’est pas compatible avec ce qu’ils sont capables de produire seuls.

Les machines comme solution

Ce qui permet actuellement aux humains, notamment ceux vivant dans des pays les plus riches, de pouvoir consommer autant d’énergie, ce sont les machines. On les retrouve dans tout ce que nous faisons, de la voiture au fer à repasser en passant par les machines de production ou l‘ordinateur qui me permet de rédiger cet article.

Les machines ont envahi notre quotidien et c’est bien elles qui nous permettent de décupler l’énergie dont nous disposons. Grâce à leur usage, chaque Français dispose de l’équivalent de plusieurs centaines de bras humains à son service.

Or une machine c’est quoi ? Des matériaux principalement métalliques ou plastiques. On y intègre des moteurs, des batteries, des lumières ou encore des cartes électroniques. Concrètement une machine c’est un concentré d’énergie fossile.

Si nous devions extraire manuellement les matériaux nécessaires, les transporter sans usage d’énergie fossile ou même les faire fonctionner sans pétrole, sans charbon et sans gaz, cela nécessiterait une ressource humaine considérable.

Ce qui a permis aux humains de se doter d’un gigantesque parc de machines, et ainsi d’accroitre considérablement son niveau de vie, ce sont les énergies fossiles. Ce qui implique une dépendance au pétrole, au charbon et au gaz.

Cette dépendance est un risque pour votre activité car la disponibilité des énergies fossiles n’est pas garantie. De même leurs coûts sont fluctuants et se reposer sur leur usage est risqué. La réalisation d’un Bilan Carbone vous permettra d’évaluer les enjeux économiques et stratégiques associés à votre usage de l’énergie.

La transition énergétique

C’est un terme que vous avez certainement déjà entendu, l’humanité doit opérer une transition énergétique. Le principe étant de pouvoir conserver son niveau de vie actuel, voire de continuer à croitre, en substituant les énergies fossiles par du renouvelable. On parle également de ‘croissance verte’.

Un coup d’œil dans le rétroviseur

Avant d’évoquer les possibilités de transition énergétique, regardons par le passé notre usage de l’énergie. Le début de l’exploitation des énergies fossiles peut être placé dans la seconde moitié du 19ème siècle : la révolution industrielle.

C’est la ‘découverte’ de ces énergies, leur exploitation et la prise de conscience de leur potentiel, qui lance la révolution industrielle. Car bien entendu, les Hommes avant cette période auraient également entamé une révolution industrielle et augmenté leur niveau de vie, s’ils avaient eu l’énergie nécessaire.

Les humains utilisent donc les énergies fossiles depuis 150 ans. J’ai évoqué précédemment l’âge de l’espèce humaine (environ 7 Millions d’années) pendant lesquelles les humains, à l’exception des 150 dernières années, vivent à 100% aux énergies renouvelables.

Si la question subsistait de savoir si nous pouvions vivre dans un monde totalement alimenté aux énergies renouvelables, la réponse est oui car c’est le monde d’où l’on vient.

On pourrait penser que c’est à partir du 19ème siècle que les inventeurs, de par le monde, ont conçu le moteur à explosion, les automobiles, les avions, etc. En réalité les principes physiques pouvant permettre l’usage de ces techniques étaient connus depuis des siècles.

A la fin du 15ème siècle Léonard de Vinci, célèbre peintre et inventeur Florentin, concevait le premier aéronef à hélice. Il s’agissait d’un plateau tracté par une hélice dont la rotation devait lui permettre de décoller.

La seule contrainte qu’il n’avait pas pu vaincre à l’époque, c’est comment donner une vitesse de rotation suffisante à son hélice, autrement dit il manquait d’une énergie suffisante. Il faudra attendre la fin du 19ème siècle pour que deux inventeurs Français produisent le premier prototype volant d’hélicoptère à vapeur.

Ce même Léonard de Vinci a produit dès le 15ème siècle des études sur une voiture sans chevaux. Plusieurs prototypes verront le jour les siècles suivants, d’avantage considérés comme des jouets que des moyens de locomotion. La première véritable automobile à vapeur ne sera commercialisée qu’en 1863.

Ces deux exemples illustrent que le niveau des connaissances et des techniques n’était en aucun cas un frein pour lancer la révolution industrielle plus tôt, ce qui déclenche ce changement c’est l’usage des énergies fossiles.

Il est difficile de se représenter cela car l’humain a une vision à son échelle de temps (une centaine d’années maximum) et vous comme moi sommes nés dans un monde disposant déjà d’une grande capacité en énergie fossile. Nous prenons donc pour acquis cette abondance énergétique mais c’est en réalité un épisode très récent, et également amené à être très bref, dans l’Histoire des Hommes.

Il est donc raisonnable d’anticiper un retour de nos civilisations vers une disponibilité énergétique plus faible. Une adaptation de nos activités à cette nouvelle donne est de fait indispensable, c’est l’une des raisons d’être de la méthode Bilan Carbone.

L’avènement des énergies fossiles

Le graphique ci-dessous reprend les usages énergétiques dans le temps depuis les prémices de la révolution industrielle jusqu’à notre époque :

Évolution de la consommation mondiale d’énergie primaire, 1850–2019
Source : The Shift Project – 2019

En abscisse on retrouve l’échelle de temps allant jusqu’à 2019, en ordonnée la consommation énergétique mondiale en EJ/an soit en Exajoules par an (10 puissances 18 joules).

Avant le démarrage de la révolution industrielle, à la moitié du 19ème siècle, l’humanité utilise 100% de son énergie via la biomasse (bois notamment). Puis apparait tout d’abord le charbon, le pétrole, le gaz, le nucléaire, les énergies hydrauliques et les énergies renouvelables les plus récentes.

L’usage de moulins à eau à cette période est bien une énergie renouvelable mais était tout à fait anecdotique, raison pour laquelle cela ne figure pas sur le schéma.

L’usage de ces énergies fossiles change radicalement les possibilités des humains en l’espace d’à peine 150 ans. Car si on ne considère pas les deux derniers ajouts en bleu qui sont des énergies renouvelables, les humains passent d’une consommation annuelle d’environ 25 EJ/an à 550 EJ/an. Soit une multiplication par 22 de la consommation énergétique.

De cette abondance nait le monde dans lequel nous vivons. Des déplacements fréquents, sur de longues distances, des vêtements produits en large quantité, parfois à l’autre bout de la Terre, des bâtiments sur plusieurs étages ou des villes très grandes sans aucune terre agricole. Tout cela n’est possible que grâce aux énergies fossiles.

Autre constat qui met à mal la notion de transition énergétique, à la lecture du schéma il est clair que les énergies se superposent et ne se substituent pas les unes aux autres. La production énergétique via la biomasse (courbe verte) est quasiment stable depuis 150 ans.

De même l’apparition des dernières techniques de production d’énergie renouvelable (panneaux solaires, éoliennes, etc.), n’a pas fait diminuer l’exploitation du pétrole ou du charbon. Au contraire leur usage a largement augmenté ces dernières dizaines d’années.

Moins d’énergie fossile et plus de renouvelable

Puisque le problème vient des énergies fossiles et que nous disposons d’énergies renouvelables, pauvres en émissions de GES, il nous suffit de remplacer les unes par les autres ? La solution parait simple, sa mise en application beaucoup moins.

D’un point de vue quantitatif, il s’agirait de remplacer les courbes noire, rouge et jaune sur le schéma précédent soit environ 550 EJ sur les 650 EJ totales. Il faudrait alors être capable de passer de la centaine de EJ produits par an au renouvelable et au nucléaire, à 650 EJ pour compenser le non usage des énergies fossiles. Soit une multiplication par 6,5 de la production actuelle en énergie renouvelable.

Dans le cas de la France par exemple, voici la consommation énergétique annuelle (énergie primaire) :

Consommation d’énergie primaire par énergie, en France
Source : Ministère de la transition écologique – édition numérique 2021

En 2020 la consommation totale des Français est de 2.650 TWh (2650 milliards de kWh). Pour limiter le réchauffement climatique, il nous faut remplacer les 419 TWh produits au gaz naturel, les 745 TWh produits au pétrole et les 66 TWh produits au charbon, par du renouvelable.

Soit au total 1.230 TWh qu’il faudrait produire avec de l’éolien, du solaire, de la biomasse ou de la géothermie. Je laisse de côté l’hydraulique car c’est une filière déjà très développée en France et qui n’offre pas un potentiel très supérieur à ce que nous avons.  

Le nucléaire est un cas à part, il ne peut pas être considéré comme une énergie renouvelable même si ses émissions de GES sont faibles. La filière se heurte à d’autres réserves notamment en termes de sécurité, justifiées ou non, qui ont poussées nos décideurs à ne plus envisager la croissance de sa production.

Admettons que ces 1.230 TWh je veuille les produire avec de l’éolien terrestre (par opposition à l’éolien offshore).

La production d’une éolienne dépend de sa taille, de sa puissance, de la force du vent, etc. Pour avoir une production régulière elles sont implantées par groupes, avec des orientations différentes, et produisent en moyenne 20 GWh par km² d’implantation.

Si je divise mes 1.230 TWh, donc 1.230.000 GWh par 20 GWh au km², j’obtiens 61.500 km². La France métropolitaine fait 543.940 km², on parle donc d’une implantation d’éoliennes sur environ 9% du territoire.

Pour donner une image, cela revient à recouvrir entièrement toute la surface de la région Pays de Loire et de la région Bretagne avec des éoliennes.

Bien entendu cela reste un exemple fictif car l’énergie serait produite par diverses sources et pas uniquement par de l’éolien. Mais cela donne un ordre de grandeur de la quantité d’énergie produite actuellement aux énergies fossiles, et de ce que cela représente avec une alternative renouvelable.

On se rend facilement compte que même en ayant une couverture très forte du territoire avec des éoliennes, la quantité d’énergie produite ne sera pas comparable à celle produite au pétrole ou au gaz.

Il faut, en plus de cela, déduire l’énergie nécessaire pour produire ces éoliennes. Il faut extraire des métaux (non disponibles en France), les transporter, les transformer, les assembler, pour obtenir l’équipement final. Ensuite il faut réaliser un socle en béton, et monter l’éolienne dessus. Actuellement ces étapes se font au moyen d’énergies fossiles.

Le but de mon propos n’est pas de dénigrer la filière éolienne, ou tout autre filière d’énergie renouvelable, c’est simplement de mettre en perspective ce qu’elle est capable de rendre comme service par rapport aux énergies fossiles.

Le même constat peut être réalisé en prenant comme exemple la filière solaire, la biomasse (limitée en ressource) ou la géothermie.

De fait si une société veut réellement s’adapter au manque à venir en énergies fossiles, elle doit tout simplement revoir son usage de l’énergie. Cela lui permettra à la fois de réduire le coût associé mais également d’être préparée aux changements en cours.

Les perspectives

Le niveau de vie des humains a drastiquement augmenté depuis 150 ans et ce grâce aux énergies fossiles. Dans le même temps les autres types d’énergie n’ont pas disparu et il n’y a eu qu’une superposition des énergies les unes avec les autres, augmentant nettement le total consommé.

Il faudrait donc, pour conserver notre niveau de vie actuel tout en limitant l’effet de serre, disposer de la même ressource énergétique en limitant fortement l’usage du gaz, du charbon et du pétrole.

Nous avons vu au chapitre précédent que substituer les énergise fossiles par des énergies renouvelables pose en premier lieu un problème de quantité produite. D’autres aspects qui n’ont pas été développés dans cet article viennent s’ajouter à la problématique, comme la flexibilité de la production, le transport, la disponibilité, etc.

Si un monde tel que nous avons aujourd’hui était possible aux énergies 100% renouvelable, nos ancêtres ne s’en seraient pas privé. Ce qui a permis de le rendre possible c’est encore une fois l’usage des énergies fossiles.

Elles ont permis à nos sociétés de croître, d’avoir de plus en plus de biens à disposition, rapidement, à un coût faible, de pouvoir se déplacer, partir en vacances, avoir un téléphone, un logement, etc. Cette croissance n’aurait pas eu lieu sans cette manne énergétique, et ne pourra pas continuer sans elle.

Si les humains veulent décarboner leurs activités et limiter l’effet de serre et ses conséquences, ils doivent réduire leur consommation d’énergie. Le type d’énergie utilisée pour la partie non évitable sera ensuite déterminant.

Afin d’adapter son entreprise à ce changement d’usage de l’énergie et rendre sa structure plus résiliente, le premier pas est d’engager une démarche Bilan Carbone.

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Quentin LE VIOL https://solutions-carbone.fr <![CDATA[Le Dérèglement Climatique]]> https://solutions-carbone.fr/?p=1831 2022-09-16T07:43:00Z 2022-08-31T12:09:35Z Le changement climatique est un thème majeur de l’environnement et vous avez certainement entendu ou lu beaucoup d’informations à son sujet. Est-il lié à l’Homme ? N’a-t-il pas toujours changé au…

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Le changement climatique est un thème majeur de l’environnement et vous avez certainement entendu ou lu beaucoup d’informations à son sujet. Est-il lié à l’Homme ? N’a-t-il pas toujours changé au cours des siècles ? Cet article vise à revenir à la définition même du climat et à son évolution à travers le temps.

Qu’appelle t’on le climat ?

Point essentiel avant d’aller plus loin, quelle est la définition même du climat ? Celle du dictionnaire Larousse est la suivante :

Ensemble des phénomènes météorologiques qui caractérisent l’état moyen de l’atmosphère en un lieu donné.

Source : Dictionnaire Larousse – version en ligne juillet 2022

Cela situe la zone que l’on observe lorsque l’on parle du climat : l’atmosphère. Il y a également un indicatif de lieu, le climat est donc localisé. Il existe ainsi plusieurs climats différents sur Terre, voici les 5 principaux que l’on distingue : froid, tempéré, continental, tropical et désertique. Vous pouvez rencontrer plusieurs sous-catégories suivant le niveau de précision : Méditerranéen, océanique, toundra, etc.

Climat ou météo ?

Lorsque l’on évoque le climat on ne peut pas passer à côté des discussions autour de la météo (abréviation pour ‘météorologie ‘). Son évolution est suivie par la plupart d’entre nous qu’il s’agisse de planifier une activité en extérieur ou de prévoir sa tenue du jour.

Ainsi lorsqu’un phénomène météorologique survient, le parallèle avec le climat est quasiment systématique. Qu’il s’agisse de nier le réchauffement climatique un jour de neige en avril, ou de le mettre en évidence une semaine de canicule, le raccourci est tout trouvé.

Mais deux éléments essentiels distinguent le climat de la météo : la zone géographique et la temporalité.

La météo est donnée pour une zone qui peut être très réduite. Vous pouvez par exemple consulter la météo pour votre ville, et parfois elle est différente de la ville voisine. En ce qui concerne le climat, il est le même pour une large zone géographique car lié aux caractéristiques de cette zone (température moyenne, pression atmosphérique, vitesse du vent, etc.). On ne distingue que 2 types de climats différents en France par exemple (tempéré et continental).

Concernant la temporalité, un évènement météorologique peut être très court. L’exemple le plus parlant est sans doute le phénomène orageux, où en quelques heures voire en quelques minutes on peut passer d’une forte chaleur avec temps sec, à des trombes de pluie et une température beaucoup plus faible.

Le climat lui ne change pas d’un jour à l’autre, il est connu pour une zone géographique donnée, sur une période donnée. Il peut évoluer bien entendu, mais pas d’un jour sur l’autre.

Ainsi ce qui permet de constater ou non un changement climatique ça n’est pas un épisode météorologique. Il convient d’étudier sur une période plus longue les températures moyennes, les précipitations, l’ensoleillement, etc.

Les changements de climat

Le climat a beaucoup évolué depuis l’origine de la planète Terre qui date d’environ 4,5 Milliards d’années. Le passage d’un état climatique à un autre se fait sur plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’années.

Actuellement, et ce depuis environ 10.000 ans, nous sommes dans un état climatique appelé Holocène. Il correspond au climat que nous connaissons depuis notre naissance avec une température moyenne sur Terre d’environ +15°C.

Avant cet Holocène, la Terre était dans une ère glaciaire qui a duré environ 100.000 ans. Ces valeurs donnent une idée de l’échelle de temps géologique concernant un changement de climat. A l’échelle d’une vie humaine, même de 5 ou 10 générations humaines, le climat ne variait quasiment pas.

Pour se rendre compte du climat sur Terre, et notamment en France, à l’époque de l’ère glaciaire voici une représentation cartographique :

Climat Européen durant le dernier maximum glaciaire (il y a 20.000 ans)

Cette carte montre qu’à l’époque toute l’Europe du Nord est sous la glace, ainsi que toute la chaine des Alpes et des Pyrénées. La France est pour sa grande majorité dans un climat de Toundra. Il y a donc bel et bien entre cette dernière ère glaciaire et notre climat actuel une grande différence.

Un point important à retenir, est que l’écart de température entre cette situation et la notre actuellement, est de 5 à 6°C. C’est cet écart de température moyenne sur Terre qui a fait passer la France d’un climat de Toundra à un climat continental. Ces quelques degrés ont tout changé pour les Hommes, comme pour le reste du vivant, dans cette zone géographique. 

L’effet de serre

Vous avez déjà entendu l’argument qui consiste à dire que le climat a toujours évolué depuis la création de l’atmosphère et que par conséquent l’Homme n’y est pour rien. La première partie est tout à fait exacte comme évoqué au chapitre précédent. 

En revanche notre impact sur l’évolution du climat n’est malheureusement plus à prouver. Cet impact est dû à notre faculté à favoriser un phénomène naturel : l’effet de serre.

Un phénomène naturel

Notre planète Terre est située dans le système solaire et reçoit en permanence des radiations en provenance du soleil. Ces radiations atteignent les différentes couches de l’atmosphère, une partie est réfléchie et renvoyée vers l’espace, une autre est absorbée par l’atmosphère, le restant vient toucher la surface de la Terre (50% environ).

Les rayons reçus par la Terre réchauffent notre sol et en retour la Terre émet des rayons infrarouges en direction de l’espace. Une très faible partie de ces rayons traversent l’atmosphère et atteignent l’espace, la très grande majorité étant retenus par l’atmosphère et redirigés vers le sol, c’est l’effet de serre.

Schématiquement voici le principe

Le fonctionnement est le même que lorsque l’on utilise une serre pour ses légumes, les vitres (ou les bâches) de la serre réfléchissent les rayons du soleil vers le sol. Cela permet de maintenir une température à l’intérieur de la serre plus élevée qu’à l’extérieur.

Il s’agit d’un phénomène tout à fait naturel et qui a permis l’apparition de la vie sur notre planète. Sans cet effet de serre il ferait une température moyenne sur Terre de -18°C.

L’influence de l’Homme

Puisqu’il s’agit d’un phénomène naturel, pourquoi l’Homme est-il tenu pour responsable des dérèglements climatiques ?

Cette affirmation réside dans le fait que l’Homme a accentué le phénomène naturel de l’effet de serre en rejetant dans l’atmosphère une quantité importante de gaz appelés Gaz à Effet de Serre ou GES.

Le plus célèbre de ces gaz et celui dont nous émettons la plus large quantité est le dioxyde de carbone. Il est produit de manière tout à fait naturelle par les organismes vivants, lors de leur respiration pour les animaux et lors de la photosynthèse par les végétaux.

Ce qui vient s’ajouter à ces phénomènes naturels, c’est notre usage de l’énergie. Les civilisations que l’Homme a construites au fil du temps requierent de plus en plus d’énergie. Cette énergie est issue en très grande majorité de combustibles fossiles (L’usage de l’énergie).

Lors de la combustion des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon), une grande quantité de carbone (C) est émise dans l’atmosphère constituée en partie de dioxygène (O2), la combinaison forme le dioxyde de carbone (CO2).

C’est bien cet apport supplémentaire en GES, dont principalement le CO2, qui favorise l’effet de serre et a conduit au réchauffement de notre planète.

Le réchauffement global et ses impacts

Le surplus de GES dans l’atmosphère issu de l’activité humaine a déjà conduit à un réchauffement global sur Terre de +1,1°C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est une moyenne, comme expliqué plus en avant, sur la totalité de la planète.

L’ère industrielle est située vers la fin du 18ème siècle, soit il y a environ 150 ans. La Terre s’est donc réchauffée de plus de 1°C en 150 ans, alors qu’en plus de 20.000 ans elle s’était réchauffée de 5 à 6°C.

Peut-on faire machine arrière ?

Une première réflexion pourrait être de se dire qu’il nous suffit de stopper nos émissions de GES et d’attendre que ceux existants se dissipent pour rétablir la situation.

La première contrainte à cela est que pour arriver à un bilan carbone neutre voire négatif (en capter plus que l’on en émet), l’Homme doit réduire drastiquement son usage des énergies fossiles. Or nos civilisations reposent sur l’usage de ces énergies.

Autre élément essentiel lorsque l’on parle du climat et de l’effet de serre, la temporalité. Dans un précédent article j’évoquais le temps de résidence des GES dans l’atmosphère (Comment faire un Bilan Carbone pour son entreprise ?). Le CO2 par exemple, reste plusieurs centaines d’années dans l’atmosphère même si son impact commence à décroitre après une centaine d’année. 

Pour synthétiser, les +1,1°C déjà constatés ne pourront pas être abaissés dans une échelle de temps qui nous concerne.

Si les humains arrêtaient totalement d’émettre des GES demain, l’effet de serre des gaz présents dans l’atmosphère perdurerait malgré tout plus de 100 ans. 

A noter également d’un point de vue temporalité, qu’un GES émis aujourd’hui met une vingtaine d’années à se fixer dans l’atmosphère et à avoir un impact sur l’effet de serre. Il y a donc une certaine inertie entre ce que nous émettons aujourd’hui et l’effet sur le climat. Ce qui fait qu’en arrêtant totalement nos émissions de GES demain, l’effet de serre continuerait d’augmenter durant 20 ans.

Les trajectoires possibles

Malgré l’impossibilité de revenir en arrière, ce que nous allons émettre comme GES dans les années à venir est primordial pour l’évolution du climat. Car si nous ne pouvons pas corriger les choses, nous pouvons les aggraver sérieusement.

Voici ci-dessous les 5 scénarios envisagés par le GIEC dans son rapport de 2021 :

Valeur moyenne du réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle – 5 scénarios
Source : Sixième rapport d’évolution du premier groupe de travail du GIEC (2021)

Ces différents scénarios ont été établis en fonction de ce que l’humanité va réaliser ou non jusqu’à la fin de ce siècle. La courbe en noire est l’évolution entre 1950 et 2015, autrement dit ce que nous connaissons déjà, elle monte bien de +1,1°C.

Ensuite viennent les courbes de couleur, chacune représentant un scénario. A noter tout d’abord que quel que soit le scénario, la température continue de monter pour les 20 prochaines années après 2015 (date des études). Cela rejoint l’explication concernant l’inertie des gaz à effet de serre.

Au delà des 20 premières années il y a les scénarios où la température se stabilise voire décroit, qui sont les scénarios 1 et 2, courbes bleu ciel et bleu foncé. Ils permettent l’un comme l’autre de limiter le réchauffement climatique en dessous des 2°C, ce qui est l’objectif annoncé de la COP21.

Pour se rendre compte du défi que représentent ces scénarios, quelques valeurs d’émission de CO2 : En 2015 les émissions de CO2 sont de 40 GtCO2 par an (40 milliards de tonnes de CO2 par an). Pour atteindre l’un des scénarios en bleu il faut abaisser cela à 20 milliards de tonnes en 2050, atteindre la neutralité à l’horizon 2080 et au-delà capter plus de CO2 que l’on en émet.

L’effort global que cela demande est colossal. En termes de niveau de vie, notamment pour les pays les plus riches, c’est une décroissance très forte par rapport à la situation actuelle.

Si en revanche notre modèle économique et social reste sensiblement tel qu’il est depuis quelques dizaines d’années, le scénario est le 5ème (courbe rouge foncé). Nous nous dirigerions alors vers une hausse de température de l’ordre de +5°C à l’horizon 2100.

Les conséquences

Bien entendu si ce sujet climatique fait autant parler c’est qu’il n’est pas sans conséquences. Nous avons vu précédemment qu’entre la dernière ère glaciaire et aujourd’hui la différence de température est de +5 à +6 °C. une hausse du même ordre d’ici la fin du siècle constituerait donc un changement très brutal.

Parmi ces conséquences, qui ne sont pas dans un ordre d’importance, on peut citer :

  • La hausse des températures avec des épisodes de canicule plus importants
  • La sécheresse
  • La hausse du niveau des océans
  • La perte de biodiversité (un tiers des espèces d’ici 2070 d’après le GIEC)
  • Les pénuries en eau
  • Les événements climatiques plus fréquents et plus puissants : inondation, tempêtes, etc.

De ces effets découlent d’autres conséquences :

  • Les pénuries alimentaires liées à des terres non cultivables
  • Les déplacements de population présentent sur des terres devenues inhabitables
  • Les risques pour la santé : maladies, manque d’accès à une eau potable, etc.
  • Etc.

Cette liste peu engageante met en évidence une partie des conséquences néfastes d’un réchauffement climatique.

Les effets seront d’autant plus désagréables s’ils font suite à une hausse élevée des températures, sur un délai très court. Faire tous les efforts pour réduire nos émissions de GES est donc essentiel si nous voulons nous épargner ces effets indésirables.

Le meilleur moyen pour cela est d’engager une stratégie bas carbone, à commencer par la réalisation d’un premier Bilan Carbone.

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Quentin LE VIOL https://solutions-carbone.fr <![CDATA[Le Carbone, son cycle et ses mécanismes]]> https://solutions-carbone.fr/?p=1819 2022-09-16T07:52:40Z 2022-08-31T11:32:24Z C’est de lui que provient la plus grande partie des émissions de Gaz à Effets de Serre (GES), le monde du vivant en produit, en capte, en stocke, il s’agit…

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C’est de lui que provient la plus grande partie des émissions de Gaz à Effets de Serre (GES), le monde du vivant en produit, en capte, en stocke, il s’agit du carbone. A travers cet article je reviens sur le cycle du carbone, sa production, mais également les moyens de le capter pour compenser nos émissions.

Qu’est-ce que le Carbone ?

Le Carbone est un composé chimique présent naturellement sur Terre, il n’a pas été créé par l’Homme. On en retrouve principalement dans la biomasse, qu’elle soit terrestre ou océanique, on parle de carbone biogénique.

Lors de la dégradation des espèces vivantes, le sol récupère une partie du carbone qu’elles contenaient, c’est le carbone fossile. De ce carbone provient notamment le pétrole que l’Homme puise au moyen de forages.

Les flux naturels du Carbone

Les espèces vivantes captent ou rejettent du carbone en fonction de leur nature. Les humains par exemple prennent de l’oxygène dans l’air ambiant, et expulsent entre autres du CO2 contenant du carbone : c’est la respiration. Le procédé est commun à bon nombre d’espèces animales.

A l’inverse les végétaux pratiquent la photosynthèse pour leur croissance. Ce principe consiste à convertir l’énergie provenant du soleil en glucides nécessaires à leur développement. Ce faisant, les végétaux captent du CO2 et rejettent de l’oxygène.

Le principe chimique est le suivant

Principe de la photosynthèse

Le gaz carbonique (CO2), et l’eau (H2O) sont convertis en glucides et en oxygène (O2). Les végétaux sont donc des espèces capables d’utiliser du carbone et de le décomposer en oxygène notamment.

Les flux anthropiques (liés à l’Homme)

En plus d’émettre naturellement du CO2 lors de sa respiration, l’Homme provoque un relâchement de carbone dans l’atmosphère via la combustion de différentes matières. Les activités génératrices de ces émissions de carbone peuvent être divisées en deux catégories : nos actions sur l’usage des sols et la combustion de matière.

Le changement d’usage des sols, c’est par exemple la déforestation. En abattant la végétation présente dans une surface donnée, on libère tout le carbone qu’elle contenait.

Le même phénomène se produit lorsque l’on convertit une parcelle présentant une variété d’espèce pour la transformer en une terre agricole (une seule espèce plantée).

Pour ce qui est de la combustion de matière fossile la donnée est encore plus claire, l’humain puise dans le sol une matière telle que le pétrole riche en carbone. Lors de la combustion pour créer de l’énergie, le carbone qui était présent dans cette matière est relâché dans l’atmosphère.

Bilan de ces flux

Si l’on prend les flux naturels et les flux anthropiques, regardons sur une année les ordres de grandeur des quantités émises et des quantités absorbées (ou séquestrées).

Flux de carbone naturels et anthropiques sur Terre en milliards de tonnes par an
Source : Institut Français du Carbone (IFC)

Sur la partie de gauche on retrouve les flux naturels avec en flèches vertes et rouges les phénomènes de photosynthèse et de respiration décrits plus haut. Il y a par ailleurs un transfert de 0,8 GtC (Gigatonne de Carbone) entre la biosphère et les océans de par les courants des fleuves et rivières.

Par ailleurs 0,04 GtC de carbone provenant des sols est directement envoyé dans l’atmosphère via l’activité volcanique. Le bilan de ces échanges c’est 150 GtC émises et 155 GtC séquestrées, donc un résultat de 5 GtC séquestrées par an.

Pour les humains la donne est différente car ils n’ont aucun mécanisme séquestrant le carbone. On est donc sur une émission nette de 9 GtC par an, dont 1,2 GtC provenant de la déforestation et du changement d’usage des sols, 7,8 GtC provenant de la combustion de ressources fossiles.

Si on cumule cette valeur de 9 GtC rejetées avec celle des 5 GtC séquestrées par le vivant, le résultat net global est une émission d’environ 4 GtC par an. Soit 4 milliards de tonnes de carbone émises par an dans l’atmosphère.

L’influence des humains sur la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère est ici sans équivoque. Ce carbone excédentaire dans l’atmosphère favorise le phénomène d’effet de serre et le réchauffement global.

Les puits de carbone

Le carbone est contenu dans différents milieux sur Terre qui permettent de le stocker. Ces ‘réservoirs’ à carbone sont appelés les ‘puits de carbone’, ils sont les mêmes que ceux évoqués précédemment à savoir les océans, les forêts ou autres concentration végétale (toundra, tourbière, etc.) et les sols.

Les océans

Contrairement à une idée reçue selon laquelle les forêts sont la principale source de production d’oxygène et de captation du CO2, il s’agit en réalité des océans.

Le plancton végétal, ou phytoplancton, produit à lui seul la moitié de l’oxygène que nous consommons, et absorbe environ 30% du CO2 que les humains émettent.

Son rôle est donc tout à fait crucial dans la régulation de l’effet de serre. Ce phytoplancton, premier maillon de la chaine alimentaire océanique, capte le CO2 atmosphérique qui s’est dissout dans l’eau. Par le phénomène de la photosynthèse décrit précédemment il stocke ce CO2 et rejette de l’oxygène.

Ce phytoplancton est consommé par des espèces animales, qui absorbent du même coup le CO2. Ces organismes vivants, à leur mort, viennent sédimenter au fond de l’océan. Le CO2 est alors lentement séquestré dans le sol.

Une grande partie du CO2 est tout de même rejeté dans l’atmosphère à la mort du phytoplancton, mais la balance est positive comme expliqué au chapitre précédent.

Le schéma suivant montre le principe que je viens de décrire appelé ‘pompe à carbone biologique’.

La pompe à carbone biologique
Source : Ocean-climate.org, juillet 2022

Les forêts, tourbières, toundras

Autre milieu dans lequel on retrouve une forte concentration végétale, les sols continentaux tels que les forêts, les toundras ou les tourbières, constituent le second puit de carbone le plus essentiel.

De la même façon que le phytoplancton, les espèces végétales de ces milieux pratiquent la photosynthèse et conservent plus de carbone qu’ils n’en rejettent.

La capacité d’absorption du CO2 dépend de l’espèce végétale mais aussi des conditions dans lesquelles elle évolue : température, humidité, nutriments présents dans le sol, etc.

Les sols

Les sols contiennent une quantité importante du carbone qui, lors des procédés décrits précédemment, est stocké durant de longues périodes (sauf extraction par l’Homme et éruptions volcaniques). La quantité totale représente 2 à 3 fois ce qui est contenu dans l’atmosphère.

Mais comme nous l’avons vu sur le schéma des flux de carbone, les échanges naturels entre le monde du vivant, l’atmosphère, et les sols, sont minimes. Le flux le plus important étant notre consommation en énergie fossile.

Réduire la concentration de carbone dans l’atmosphère

Puisque le carbone est excédentaire dans l’atmosphère et qu’il provoque un effet de serre indésirable, la solution serait d’inverser les ordres de grandeur entre ce que l’on émet et ce que l’on capte. C’est-à-dire d’en récupérer d’avantage que l’on en envoie dans l’atmosphère. 

La solution la plus efficace pour réduire la concentration de carbone dans l’atmosphère, est de limiter notre usage des énergies fossiles. Ce flux de carbone supplémentaire que nous avons créé déséquilibre le cycle global et conduit à un effet de serre croissant.

En parallèle de cette démarche de réduction, nos experts étudient les possibilités de réinjecter du carbone dans les 3 types de puits évoqués. Notons au préalable que les quantités en jeu ne compenseront pas les 7,8 GtC que nous puisons annuellement dans les sols.

Par ailleurs les énergies fossiles que sont le pétrole, le gaz et le charbon sont non renouvelables. Elles ont aujourd’hui une disponibilité décroissante et par conséquent un coût en hausse associé à des incertitudes d’approvisionnement.

Se départir au maximum de leur usage présente donc également un intérêt économique et stratégique.

Préserver les espèces

J’ai évoqué dans le chapitre précédent le mécanisme de la photosynthèse qui permet de stocker le carbone par les espèces végétales. Ce mécanisme est essentiel à notre survie (production d’oxygène) et essentiel au maintien de l’effet de serre à un niveau acceptable.

Pour que l’efficacité de ce procédé perdure, il nous faut protéger les espèces concernées. La solution pour cela est assez intuitive, il faut minimiser notre destruction des milieux végétaux.

Pour le cas des océans, le phytoplancton étant une espèce vivante il se comporte différemment suivant les conditions de vie auxquelles il est soumis.

Une hausse de l’acidité des océans par exemple est néfaste pour la survie de nombreuses espèces végétales qui les peuplent. Or cette acidification est en cours, due à l’absorption de notre excédent de CO2 par les plantes, aux écoulements azotés venant notamment des pratiques agricoles, ou encore des acides sulfuriques issus de la combustion de carburant par les navires.

Les domaines cités (agriculture, transport maritime) sont un exemple mais représentent l’effet cumulatif de nos pratiques.

En utilisant de l’énergie fossile pour augmenter notre puissance mécanique, nous produisons des gaz à effet de serre. Ces gaz sont absorbés par les océans ainsi que d’autres produits indésirables, et réduisent la capacité d’absorption du CO2 par le phytoplancton.

Pour ce qui concerne les milieux terrestres, le procédé de la déforestation est le plus évident lorsque l’on parle de protéger les végétaux. Supprimer tout un écosystème végétal, c’est se priver de sa capacité à stocker le CO2 et donc à minimiser l’effet de serre.

De la même façon que pour les océans, rejeter dans ces milieux végétaux les ‘déchets’ de nos pratiques industrielles ou agricoles, fragilise les espèces en mesure de nous aider à limiter le dérèglement climatique.

Un grand nombre de pratiques humaines peuvent entrainer une diminution de la capacité des plantes à absorber le CO2. Il ne s’agit pas ici d’en faire une liste mais d’attirer l’attention sur la réflexion que nous devons mener chaque fois que nous envisageons une activité.

Augmenter la capacité des puits de carbone

Puisque nous nous sommes penchés sur la façon de ne pas dégrader nos puits de carbone, voyons si nous pouvons en augmenter la capacité. Cela permettrait d’absorber plus de carbone et donc peut être d’inverser la balance en carbone qui pour l’heure est déficitaire.

En complément au chapitre précédent, il y a tout d’abord la reforestation. Ajouter des espèces végétales capables d’absorber le CO2, c’est augmenter la capacité globale de séquestration du carbone. Attention néanmoins, les végétaux sont des êtres vivants dont les interactions avec leur milieu et les autres espèces sont complexes et fragiles.

Il ne suffit donc pas de réaliser une plantation d’arbres pour obtenir une forêt. Une forêt est un écosystème composé d’une multitude d’espèces, avec des chaines alimentaires, des rythmes, des échanges, etc. C’est ce milieu naturel qui permet l’absorption massive du CO2.

Autrement dit raser une forêt vieille de plusieurs centaines d’années et réaliser une plantation d’arbres d’une seule espèce sur une parcelle équivalente, ne produit pas la même capacité de photosynthèse. Les espèces doivent survivre sur plusieurs années, se développer, le sol doit recevoir de la matière organique, pour que le processus fonctionne. 

Pour les océans il n’est pas question bien entendu d’en augmenter la taille, ni d’injecter du phytoplancton. Une étude visait en revanche à ‘doper’ ce phytoplancton pour augmenter son potentiel d’absorption du CO2. Il s’agissait d’injecter du fer, élément vital au développement du phytoplancton.

Reste que la quantité de fer à injecter pour avoir un effet significatif sur la ‘pompe biologique’ dépasse la quantité présente sur Terre. L’idée en est donc restée à l’état de projet, mais trouver un moyen de ‘booster’ le phytoplancton serait effectivement bénéfique pour le climat.

Enfin concernant les sols, divers projets sont à l’état d’études notamment le projet ‘4 pour 1000’ lancé en 2015 par le ministère de l’agriculture. Il s’agit d’étudier pour les parcelles agricoles la capacité du sol à accueillir et retenir du carbone.

On pourrait alors réinjecter celui-ci dans le sol et le stocker. D’autres projets du même type sont en cours pour injecter du carbone dans les sols, les anciens puits de pétroles, ou encore les océans.

Pour l’heure aucun de ces projets n’a abouti à une technique permettant une réduction significative du carbone dans l’atmosphère. Par ailleurs aucune information ne suggère que cela se produira dans les années à venir.

Notre meilleure chance de réduire l’effet de serre est donc de limiter notre usage des énergies fossiles et de protéger nos écosystèmes capables d’absorber le carbone. Pour avoir une vue sur vos émissions de GES, la première étape c’est le Bilan Carbone.

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Quentin LE VIOL https://solutions-carbone.fr <![CDATA[Pourquoi faire un Bilan Carbone pour son entreprise ?]]> https://solutions-carbone.fr/?p=1773 2022-09-16T07:52:08Z 2022-08-30T15:24:35Z Vous vous demandez quels sont les intérêts de faire réaliser un bilan Carbone, et plus généralement d’adopter une stratégie ‘bas carbone’. Quelle que soit votre activité et la taille de…

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Vous vous demandez quels sont les intérêts de faire réaliser un bilan Carbone, et plus généralement d’adopter une stratégie ‘bas carbone’.

Quelle que soit votre activité et la taille de votre entreprise, les bénéfices sont multiples.

Ci-dessous sont présentés les différents points à prendre en considération pour répondre à cette interrogation.

Réaliser des économies d’énergie

Réaliser un Bilan Carbone c’est comptabiliser entre autres choses ses dépenses énergétiques (électricité, gaz, fioul, etc.). Ce bilan vous mènera à des pistes d’amélioration de votre activité pour réduire les dépenses et le coût associé.

L’économie liée à ces améliorations dépend de la part que représente l’énergie dans les coûts de votre structure et des actions que vous avez déjà pu mener sur le sujet hors bilan Carbone.

Si on regarde l’évolution des prix des principales énergies utilisées en entreprise on obtient le graphique suivant :

Évolution des prix du gaz, de l’électricité, du charbon, et des quotas de CO2
Source : BPI France

Globalement on constate que toutes les énergies ont un coût à la hausse, aussi ce qui pouvait être une économie marginale il y a quelques années, est devenu un important levier d’action d’économies budgétaires.

Prenons un exemple :

Votre entreprise consomme 20.000 kW/h d’électricité annuellement, et votre tarif de base était en 2020 de 0,07 € / kW/h. Vous aviez un coût de l’électricité de 1.400 €.

En 2022, votre consommation est stable, votre tarif est désormais de 0,15 € / kW/h. Votre facture d’électricité est à présent de 3.000 €.

On comprend que réduire sa consommation électrique de quelques %, est désormais beaucoup plus essentiel que par le passé.

Réaliser un Bilan Carbone, et mener un plan d’actions correctives, peut vous permettre d’atteindre cet objectif de réduction.

Réduire ma dépendance aux énergies fossiles

Ce troisième point fait écho à celui sur l’énergie, mais l’aspect non renouvelable de certaines énergies pose une problématique supplémentaire.

Nos sociétés dites thermo-industrielles se sont bâties grâce (ou à cause) des énergies fossiles que sont le charbon, le gaz, et le pétrole.

L’exploitation de ces ressources à partir du 19ème siècle, a permis aux populations d’avoir accès à une puissance mécanique décuplée.

Or, ces ressources, comme leur nom l’indique, ne se renouvelleront pas. Ou plus précisément elles se renouvelleront à une échelle de temps qui ne concerne pas nos civilisations (30 millions d’années pour le pétrole).

La quantité restante de ces énergies fait débat suivant que l’on compte pour le pétrole le conventionnel, le pétrole de schiste, etc. Le graphique ci-dessous permet néanmoins de se faire une idée sur l’évolution de notre production mondiale en matière de pétrole :

Source : BP Statistical Review of World Energy (2021)

Premier constat, dans certaines régions du monde le pic (le moment où la production se met à décroître), est déjà passé. La baisse liée à la Covid est un événement particulier, mais si on regarde les courbes bleu clair, rose, verte et mauve, on situe le pic de production bien avant cette pandémie (dans le début des années 2000).

Il est donc acté que nous devrons à l’avenir nous passer de tout ou partie de cette manne énergétique sur laquelle nous nous sommes appuyés depuis des décennies. Il est indispensable d’y trouver une alternative pour assurer la pérennité de vos activités.

Par ailleurs la France ne dispose pas en son sol de ces ressources (ou très peu). Être dépendant des énergies fossiles revient donc à dépendre énergétiquement des autres pays.

La crise Ukraine-Russie de 2022 illustre malheureusement cette carence, et nous rappelle que la réduction de nos dépenses énergétiques fossiles, est un enjeu majeur pour l’avenir.

Ces énergies sont amenées à être plus difficiles d’accès, il est essentiel de réduire leur usage pour rendre votre société résiliente aux changements en cours. Le meilleur outil pour vous engager dans cette démarche c’est le Bilan Carbone.

Repenser son activité

Faire un Bilan Carbone, c’est avoir l’opportunité de se pencher sur toutes les caractéristiques de son activité via une approche différente.

Les matériaux utilisés, les filières, l’énergie, les machines, le transport, etc. Tout cela sera revu en détail en vue d’actions amélioratives.

Cela peut passer par le fait de repenser ses partenariats, se différencier du marché, relocaliser son activité, ou encore modifier les zones de distribution de ses produits.

Vous n’aurez évidemment pas attendu la réalisation d’un Bilan Carbone pour réfléchir à ces différents points, mais c’est l’opportunité d’avoir une vue d’ensemble chiffrée et objective de votre activité.

Nombreux sont les consommateurs qui aujourd’hui, lors d’un achat, tiennent compte de la façon dont le produit a été fabriqué, du lieu de production, de la distance de distribution, de la fin de vie du produit. Votre connaissance de l’équivalent carbone associé à ces différents choix est un point essentiel pour leur répondre et vous différencier.

Par ailleurs nous avons évoqué le cas des énergies non renouvelables, quelle est votre dépendance à celles-ci ? Est-ce une situation sereine pour l’avenir de votre activité ou y a-t-il une faiblesse associée à ce poste ?

Ces questionnements sont essentiels à la pérennité de votre activité, et l’investissement de départ dans un Bilan Carbone est sans commune mesure avec la capacité d’adaptation que vous y gagnez.

Le monde de l’entreprise et des collectivités est déjà impacté par le changement climatique et la transition énergétique à venir. Ces phénomènes vont s’accélérer, et la méthode Bilan Carbone vous permet d’y répondre de façon optimale.

Communiquer son action auprès de ses partenaires

Vous êtes habitué à réaliser des audits qualité, sécurité, finance, etc. Ces audits débouchent sur des points d’amélioration, un système de notation, et une stratégie à mener.

Vous utilisez ces informations pour communiquer auprès de vos clients, de vos partenaires, de vos fournisseurs, mais également de vos collaborateurs. La valorisation de votre entreprise est alors perçue positivement par ces personnes.

Le même principe s’applique au bilan des GES.

La tendance sur le sujet s’est nettement accélérée ces dernières années et les impacts d’une communication positive vis à vis de vos émissions de GES sont aujourd’hui importants.

Ils le sont en particulier pour l’image que votre entreprise véhicule, l’attractivité de celle-ci notamment auprès des nouvelles générations, les partenariats que vous pourriez nouer.

L’exemple de la qualité

Prenons pour exemple le système qualité, et la norme ISO9001. Le management de la qualité a fait son apparition en France dans les années 1990, et la norme ISO9001 (première version) publiée en 1987.

Aujourd’hui le sujet est systématiquement traité dans les entreprises, et la norme ISO9001 est devenu un essentiel pour nombre de partenariats (client, associé, etc.). Vous ne pouvez tout simplement plus dans beaucoup de secteurs travailler avec des sociétés qui n’ont pas ce label.

Cet essor s’est produit en moins de 30 ans en France.

Les entreprises qui ont anticipé ce changement ont pu tirer parti de ses avantages, obtenir des labels, faire valoir leur différence auprès de leurs partenaires. Faire réaliser un bilan Carbone pour votre établissement c’est anticiper de la même manière et vous assurer de pouvoir collaborer avec tous vos partenaires potentiels.

Attirer les meilleurs profils

Un des enjeux importants pour votre entreprise est de pouvoir attirer lors du recrutement les meilleurs profils. Autrement dit les personnes qui ont des compétences, et qui par conséquent sont sollicitées par plusieurs organisations.

Pour comprendre les attentes de ces candidats, le cabinet Deloitte spécialisé dans l’audit et le conseil, a publié une étude en 2020 comprenant notamment les préoccupations de cette nouvelle génération dite génération Z (née après 1995).

Les résultats sont les suivants :

Source : Deloitte

On constate que leur seconde préoccupation est le changement climatique, après le coût de la vie et avant la perspective du stress ou du chômage.

Assurer cette nouvelle génération que votre entreprise est engagée favorablement dans ces enjeux écologiques, c’est marquer un point décisif.

Plus globalement pour cette partie ‘communication’, adopter une démarche de réduction de vos GES, c’est vous donner l‘assurance de nouer de nombreux partenariats.

Notez qu’un bilan Carbone est réalisé en premier lieu pour vous. Vous aurez la possibilité de le communiquer totalement ou en partie, vers l’extérieur.

Protéger le climat et s’assurer un avenir

La relation de cause à effet entre les émissions de GES et la dégradation rapide du climat sur Terre est un fait acquis.

Dans son dernier rapport publié en août 2021, le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) indique que :

La hausse des émissions de gaz à effet de serre depuis 1750 est sans équivoque causée par les activités humaines. Il est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et la terre.

Le groupement scientifique nous informe par ailleurs que la terre s’est déjà réchauffée de +1,1 °C en moyenne par rapport à l’ère préindustrielle.

Vous avez sans doute déjà entendu parler de l’objectif 2° qui vise à limiter la hausse de cette température moyenne à +2°C. Cet objectif très ambitieux vise à limiter les impacts négatifs, qui vont découler du dérèglement de notre climat, sur nos populations.

Parmi ces impacts, on peut citer la hausse du niveau des océans, liée notamment à la disparition des glaces polaires. Une hausse estimée à plusieurs dizaines de centimètres, voire à plusieurs mètres, conduira à une destruction des zones littorales.

On peut également citer la perte de biodiversité, dont une partie ne pourra pas s’adapter à des changements aussi brutaux. Rappelons que l’humain est totalement dépendant du reste du vivant pour survivre (alimentation, médecine, vêtements, mobilier, etc.).

Un dernier exemple est l’augmentation des périodes d’aridité et de sécheresse, rendant certaines zones du globe invivables (manque d’eau, plus d’agriculture possible). Par ricochet un tel scénario mène à des déplacements de populations massifs.

Ces 3 exemples, qui ne constituent qu’une partie du tableau global, illustrent la nécessité de limiter un maximum notre impact sur le changement climatique.

A noter que le GIEC, une organisation dédiée à la surveillance du climat, est loin d’être la seule à dresser ce bilan sans appel.

Le forum économique mondial a publié en 2021 un rapport sur les risques globaux encourus par nos civilisations. Ce rapport est issu d’une collaboration avec des sociétés telles que Marsh & McLennan spécialisée dans le domaine des assurances, ou encore SK Group société industrielle dans le secteur de la chimie.

Ce groupement n’a donc rien à voir avec l’environnement et de surcroit aucun intérêt à en faire une priorité. Les résultats sont issus d’une consultation auprès de 700 experts et décideurs mondiaux.

Risques globaux catégorisés par leur impact et de leur probabilité de se réaliser
Source : The Global Risks Report 2021 – World Economic Forum

Pour comprendre ce graphique, de gauche à droite ont été classés les risques en fonction de leur probabilité de se réaliser. Plus le risque est à droite, plus les personnes interrogées estiment qu’il est probable.

En ordonnée on retrouve l’impact supposé si ces risques surviennent, plus le risque est classé en haut et plus les personnes interrogées estiment que l’impact serait grand pour nos populations.

Ce qu’il ressort de ce graphique en premier lieu, c’est que le point classé tout en haut à droite est ‘l’échec de l’action climatique’. Autrement dit, les experts consultés estiment aujourd’hui que le plus grand danger pour nos civilisations, donc le plus grand enjeu, c’est le climat.

Par ailleurs si on regarde tout le graphique, parmi les 10 risques qui produiraient le plus d’impact, 5 sont d’ordre environnementaux (points verts). On retrouve donc le climat, l’appauvrissement ressources, la perte de biodiversité, les dommages environnementaux au sens large causés par l’Homme et les températures extrêmes (qui est une conséquence du dérèglement climatique).

Enfin, si on prend les 5 risques qui auraient le plus de chance de se produire (les points les plus à droite), quatre sont d’ordre environnementaux.

Ce rapport nous montre que les risques environnementaux, le dérèglement climatique en tête, sont considérés comme étant les plus grandes menaces pour nos civilisations. Rappelons que cette conclusion est tirée d’un rapport dont les commanditaires ne sont pas des écologistes et dont les intérêts divergent totalement du résultat obtenu.

Faire un état des lieux de ses émissions de GES et mettre en place un plan de réduction, c’est donc prendre ses responsabilités vis à vis de ce dérèglement et des risques encourus et ainsi contribuer à maintenir une planète viable.

Le Bilan Carbone vous permet d’enclencher cette démarche en faveur du climat, et d’assurer ainsi la viabilité de votre entreprise face aux changements.

Suis-je obligé de le faire ?

Depuis 2010, une partie des entreprises est tenue de réaliser un bilan GES conformément à la loi Grenelle 2.

Il s’agit :

  • Des entreprises de plus de 500 salariés en métropole et 250 salariés en Outre-Mer
  • Des personnes morales de droit public de plus de 250 personnes
  • Des collectivités territoriales de plus de 50.000 habitants
  • De l’État Français

Ce bilan devait être réalisé avant le 31 décembre 2012, et remis à jour tous les 3 ans.

Si vous faites partie des organisations concernées par cette obligation, vous devez donc réaliser un Bilan Carbone. La réglementation reste à l’heure actuelle très souple sur le sujet mais vous avez néanmoins une obligation légale.

Si votre entreprise n’est pas (encore) concernée par le cadre réglementaire, faire pratiquer un Bilan Carbone reste néanmoins une opportunité de progresser sur les points développés précédemment.

Par ailleurs, la France s’est engagée via sa Stratégie Nationale Bas Carbone, et via la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), à réduire ses émissions de GES de 40 % entre 1990 et 2030.

Adopter une politique de réduction de ses GES, c’est donc participer à cet effort collectif, et anticiper les évolutions réglementaires. La démarche est déjà enclenchée à l’échelle nationale, plus vous anticipez ces changements, plus vous serez prêts à les surmonter. La méthode Bilan Carbone est là pour vous y aider.

Sources :

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Quentin LE VIOL https://solutions-carbone.fr <![CDATA[Comment faire un Bilan Carbone pour son entreprise ?]]> https://solutions-carbone.fr/?p=1740 2022-09-16T07:56:32Z 2022-08-30T14:25:24Z Vous êtes convaincu du bien-fondé de la démarche mais ne savez pas en quoi consiste la réalisation d’un Bilan Carbone. Cet article vous apporte les éléments de compréhension sur le…

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Vous êtes convaincu du bien-fondé de la démarche mais ne savez pas en quoi consiste la réalisation d’un Bilan Carbone.

Cet article vous apporte les éléments de compréhension sur le sujet.

Bilan Carbone ou Bilan GES ?

Vous avez dû entendre les deux termes, à savoir le Bilan Carbone et le Bilan GES (Gaz à Effet de Serre).

Ces deux termes sont corrects mais ne décrivent pas exactement la même chose.

Le Bilan GES

Le Bilan GES (ou BEGES) a pour objectif de définir un périmètre d’étude représentatif de votre activité et de comptabiliser, sur une période donnée (en général 1 an), vos émissions de GES.

La démarche consiste ensuite à définir des axes de réduction de ces émissions, à les appliquer et à refaire périodiquement un Bilan GES pour suivre les évolutions. C’est donc un principe d’amélioration continue comme on en retrouve dans le management de la qualité ou de la sécurité par exemple.

Les émissions comptabilisées ne se limitent pas à la production directe de GES par votre structure (comme par exemple via de la combustion), mais elles englobent toutes les activités qui en produisent directement ou indirectement.

Par exemple le fait d’acheter un matériau sous-entend qu’une dépense énergétique a été réalisée pour l’extraire, le conditionner, le transporter, etc. Toutes ces étapes ont conduit à la production de GES et sont donc à comptabiliser dans votre bilan.

L’Agence de la Transition Ecologique (ADEME) a défini trois catégories (scope) dans lesquelles sont classées les émissions de GES :

  • Émissions directes de GES (ou SCOPE 1) : Émissions directes provenant des installations fixes ou mobiles situées à l’intérieur du périmètre organisationnel, c’est-à-dire émissions provenant des sources détenues ou contrôlées par l’organisme comme par exemple : combustion des sources fixes et mobiles, procédés industriels hors combustion, émissions des ruminants, biogaz des centres d’enfouissements techniques, fuites de fluides frigorigènes, fertilisation azotée, biomasse, etc.
  • Émissions à énergie indirectes (ou SCOPE 2) : Émissions indirectes associées à la production d’électricité, de chaleur ou de vapeur importée pour les activités de l’organisation.
  • Autres émissions indirectes (ou SCOPE 3) : Les autres émissions indirectement produites par les activités de l’organisation qui ne sont pas comptabilisées au 2 mais qui sont liées à la chaîne de valeur complète comme par exemple : l’achat de matières premières, de services ou autres produits, déplacements des salariés, transport amont et aval des marchandises, gestions des déchets générés par les activités de l’organisme, utilisation et fin de vie des produits et services vendus, immobilisation des biens et équipements de productions, etc.

Schématiquement voici cette répartition :

Source : Association pour la transition Bas Carbone (ABC)

Lee bilan GES réglementaire impose la comptabilisation des catégories (scope) 1 et 2 à minima (la 3 n’est pas obligatoire mais est recommandé). C’est en cela qu’il diffère de la méthode Bilan Carbone qui lui intègre nécessairement les 3 catégories.

Le Bilan Carbone

Le Bilan Carbone est une méthode publiée par l’ADEME en 2004 qui englobe le bilan GES réglementaire mais va plus loin puisque le périmètre étudié est plus large.

Cette méthode prend en compte les trois catégories (scope) développées ci-dessus et tous les gaz à effet de serre définis par le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat).

Les principaux GES étant :

  • La vapeur d’eau (H2O)
  • Le dioxyde de carbone (CO2)
  • Le méthane (CH4)
  • Le protoxyde d’azote (N2O)
  • L’ozone (O3)
  • Des gaz fluorés (CFC, HCFC, PFC, HFC, SF6, NF3)

La méthode Bilan Carbone reste néanmoins compatible avec les autres principales méthodes diffusées en France :

Source : Agence de la Transition Ecologique (ADEME)

En réalisant un bilan carbone vous pouvez donc tout à fait obtenir une extraction des données au format Bilan GES réglementaire, ISO14064-1 ou GHG Protocol, suivant votre besoin.

C’est le bilan GES réglementaire qui est obligatoire pour les entreprises concernées par la loi Grenelle II sur la transition énergétique (Pourquoi faire un Bilan Carbone pour son entreprise ?).

Le Bilan Carbone est donc tout à fait adapté pour répondre à l’obligation légale puisqu’il intègre le bilan GES et vous permet d’aller plus loin dans les bénéfices de la démarche.

Le Carbone comme unité commune

Comme évoqué dans le point précédent, les émissions de GES sont issues d’activités diverses et variées. Vous avez pour votre structure différents postes d’émissions qui peuvent inclure des déplacements, du Fret, de la consommation d’énergie, de la production de déchets, etc.

Dès lors se pose la question de pouvoir comparer, d’un point de vue effet de serre, des données aussi différentes que des kilomètres parcourus, des kWh consommés ou des tonnes de déchets produits.

Afin de pouvoir comparer ces différentes activités, un indicateur commun a donc été choisi : le carbone. Le dioxyde de carbone (CO2) est le gaz à effet de serre le plus répandu dans l’atmosphère, il est notamment produit par la combustion des énergies fossiles (gaz, pétrole et charbon) :

Répartition des émissions annuelles mondiales de GES anthropiques en 2004 :

Source : Rapport du GIEC 2007

Lors de la réalisation d’un Bilan Carbone, chaque donnée collectée est convertie en son équivalent d’émission de carbone. Pour faire cette conversion on utilise les facteurs d’émission.

Les facteurs d’émission

Ces facteurs d’émission sont administrés par l’ADEME et régulièrement mis à jour et complétés. Ils sont répertoriés dans la base Carbone accessible à tous gratuitement.

Le fonctionnement est le suivant, pour chaque type d’activité productrice de GES l’ADEME a comptabilisé son équivalent d’émission de carbone. On parle alors de tonnes équivalent carbone, ou tCO2e.

Prenons un exemple : votre consommation électrique. Le mix électrique Français, c’est-à-dire la répartition des différentes énergies productrices d’électricité, est connu. On peut donc prendre ce mix, comptabiliser les émissions de GES produites par la filière électrique, et en déduire une quantité d’équivalent CO2 émise par kWh produit. C’est le facteur d’émission.

A titre d’exemple, la consommation électrique en 2020 en France avait un facteur d’émission de 0,055 kgCO2e par kWh consommé. Donc si votre consommation électrique en 2020 était de 20.000 kWh annuel, cela représentait 1,1 tCO2e (20.000 * 0,055 = 1.100 kgCO2e).

En appliquant ces facteurs d’émissions à toutes vos activités productrices de GES on obtient des valeurs en tCO2e que l’on peut comparer les unes avec les autres.

Mais votre activité peut également générer la production d’autres GES que le CO2. Pour convertir l’effet de serre des autres gaz on utilise une autre donnée : le pouvoir de réchauffement global.

Le Pouvoir de Réchauffement Global (PRG)

Le PRG (ou GWP en Anglais) est la capacité d’un gaz à favoriser l’effet de serre. Tous ne sont pas équivalents sur le sujet, il y a même de très grandes disparités.

Dans votre activité vous pouvez par exemple utiliser un système de climatisation, celui-ci intègre un circuit rempli par un gaz frigorigène. Ce gaz fluoré type HCFC ou HFC pour les installations les plus récentes est un GES.

Comme dans toute installation de ce type, une quantité du gaz est émise dans l’atmosphère lors des opérations de maintenance, à la fin de vie du produit, ou tout simplement à l’usage via les fuites du réseau.

Ces échappements de gaz produisent un effet de serre et sont à comptabiliser, il faut donc pouvoir convertir les kg de HFC en tCO2e pour les inclure au Bilan Carbone. On utilise pour cela le PRG qui donne une valeur multiplicative par rapport au CO2 dont le PRG a été fixé à 1.

Les deux éléments pris en compte pour définir le PRG sont l’influence du gaz sur l’effet de serre (appelé forçage radiatif) et sa durée de résidence dans l’atmosphère. Car si un gaz est très impactant pour l’effet de serre mais ne reste que très peu de temps dans l’atmosphère, sa nocivité peut être moindre que celle d’un autre gaz ayant une durée de vie plus longue.

Ci-dessous le forçage radiatif des principaux GES :

Forçage radiatif des principaux GES en fonction du temps
Source : D. Hauglustaine – LSCE

On constate par exemple que le méthane (CH4, courbe jaune), a un temps de résidence dans l’atmosphère plus court que le CO2, mais que son forçage radiatif est au préalable beaucoup plus élevé. Pour comparer les PRG des gaz on prend généralement une durée de 100 ans, que l’on appelle PRG100.

PRG des principaux GES (extrait)
Source : Agence de la Transition Ecologique (ADEME)

La colonne de droite est à considérer, il s’agit de la valeur la plus récente publiée en 2013 par le GIEC (l’autre est de 2007).

Si votre climatisation utilisait par exemple du R134a (interdit depuis 2022), son PRG est de 1300. Autrement dit si 1 kg de ce gaz s’échappe cela équivaut, d’un point de vue effet de serre, à l’émission de 1,3 tonnes d’équivalent CO2.

Le Bilan Carbone comptabilise donc les six catégories de GES cités dans le paragraphe 1.b et les convertit via leur PRG en équivalent CO2. En complément des facteurs d’émissions, cela permet de retranscrire toute l’activité de votre structure sous une même unité de mesure.

La Méthode Bilan Carbone

Comme évoqué ci-dessus c’est une méthode élaborée par l’ADEME, elle a pour but de comptabiliser vos émissions de GES, de les catégoriser et de proposer des axes d’amélioration.

Les principales étapes de la méthode sont les suivants :

  • Sensibilisation aux enjeux énergie et climat
  • Établissement du périmètre d’étude
  • Collecte des données
  • Exploitation des données collectées
  • Définition d’un (ou plusieurs) plan d’action
  • Mise en pratique des mesures décidées et mise à jour du bilan

Sensibilisation aux enjeux énergie et climat

La réalisation d’un bilan carbone, auprès d’une structure quelle qu’elle soit, nécessite une implication forte de la part des employés et de la direction. En effet les différentes étapes vont nécessiter la collaboration d’un certain nombre de personnes travaillant au sein de la structure.

L’étape de collecte des données notamment, requiert que les personnes détenant ces données soient disposées à les communiquer et à les mettre à jour. C’est pour cette raison qu’une première étape de sensibilisation est prévue.

Le principe est que chacun(e) puisse comprendre les raisons qui poussent la société ou la collectivité à faire réaliser un bilan carbone. Chaque personne concernée par le projet pourra ainsi prendre la mesure des enjeux, afin d’obtenir leur implication dans cette démarche.

Cette étape se fait sur une période courte, par la personne chargée du bilan carbone, en début de projet.

Établissement du périmètre d’étude

Le périmètre d’étude a été évoqué dans le chapitre précédent, c’est l’ensemble des activités à considérer dans l’étude Bilan Carbone. Il est défini en collaboration avec vous, et doit permettre d’englober toutes les activités sur lesquelles vous exercez une influence.

Le but n’est pas de minimiser ce périmètre afin d’obtenir un « bon » Bilan Carbone. Il faut considérer tout ce qui peut être influencé par vos choix, afin de vous donner une marge d’action la plus large possible.

Si votre société dispose de plusieurs sites, ou de plusieurs activités différentes, le périmètre peut être ciblé uniquement sur une partie ou sur la totalité.

Afin de se représenter visuellement le périmètre d’étude, on réalise un diagramme des flux qui reprend tous les échanges, les trajets, les consommations, etc.

La collecte des données

C’est l’étape la plus longue de cette méthode son but est de réunir, pour tous les flux identifiés à l’étape précédente, les données d’activité.

Par exemple pour les déplacements domicile-travail, il peut s’agir d’une enquête faite après des employés (distance parcourue par jour, type de véhicule), de factures de carburant pour un véhicule de fonction ou encore d’abonnements de transport en commun.

Il faut identifier au sein de votre structure la personne qui détient pour chaque flux l’information, et la collecter. Si des informations essentielles ne sont pas disponibles, des échanges avec des fournisseurs d’énergie, des transporteurs, des sociétés de maintenance, etc. seront nécessaires.

La personne en charge du bilan carbone réunit toutes ces données, elles serviront de base pour pouvoir proposer des axes d’amélioration.

Exploitation des données collectées

Une fois tous les flux associés à une donnée représentative, le chargé du bilan carbone les convertit en leur équivalent CO2. Cela se fait au moyen des facteurs d’émission et du PRG évoqués précédemment.

A l’issue de cette étape, on obtient un tableau et des graphiques montrant par type d’activité (fret, déchets, énergie, etc.), les émissions de GES en tCO2e. Vous pourrez ainsi vous rendre compte, lors de la présentation des résultats, de vos activités ayant un impact important sur l’effet de serre, et de celles qui sont plus anecdotiques de ce point de vue.

Vous obtenez ainsi via la méthode Bilan Carbone une vue objective des faiblesses potentielles de votre activité (dépendance aux énergies fossiles notamment) mais aussi des axes d’amélioration possibles.

Définition du plan d’action

Le constat de la situation actuelle ayant été fait, le chargé du bilan carbone vous présentera une liste d’actions pouvant avoir un impact positif sur votre bilan GES. Ces actions peuvent concerner tous types d’activités, pas uniquement celles qui ont un impact fort sur l’effet de serre.

Parmi ces pistes d’action certaines seront rapides à mettre en place, d’autres se déclineront sur du plus long terme. L’objectif étant de vous fournir un maximum d’éléments pour que vous puissiez enclencher une démarche d’amélioration.

Ces différentes actions ont pour objet de vous fournir tous les avantages que peut procurer la méthode Bilan Carbone (Pourquoi faire un Bilan Carbone pour son entreprise ?), des économies d’énergie en passant par le développement de votre image de marque ou l’obtention d’un label.

Mise en pratique des mesures décidées et mise à jour du bilan

Parmi les pistes d’action, vous avez choisi d’en appliquer tout ou partie. Parce qu’il n’y a pas de progrès sans mesure, il convient de mettre à jour votre bilan carbone périodiquement.

L’objectif de cette démarche itérative étant de valider ou non les actions mises en place. C’est également l’occasion de réévaluer ces actions, d’en proposer de nouvelles, d’en écarter certaines, etc.

Légalement pour les structures concernées, le renouvellement est sur 3 ans. Suivant les mesures mises en place et leur temporalité, ce délai sera revu au cas par cas.

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